Justice sociale : Le Cameroun a du pain sur la planche 

Le pays a commémoré le 20 février, sous silence la Journée Mondiale de la Justice Sociale sous l’égide des  Nations Unies.

 

 

Afrique54.net | Dans un contexte où tandis que le peuple exige à l’égalité dans la gestion quotidienne des affaires, les Nations Unies appellent à réduire et à prévenir les inégalités pour créer un monde plus juste.

“Justice pour Martinez Zogo; TCS: le fonctionnaire le plus riche et le plus véreux du Cameroun condamné à 104 ans de prison; Ces fils à papa de la République”. Des écrits qui résument en quelques mots, une photographie partielle du Cameroun d’aujourd’hui à travers les réseaux sociaux. Une physionomie à l’apparence tronquée, mais bien réelle lorsqu’on fait un tour dans certains coins populaires de nos marchés et points chauds à travers les  dix régions du Cameroun.

« C’est peu de dire qu’au Cameroun, il faut être le fils de,  pour réussir à un concours administratif. Aujourd’hui, ça saute clairement à l’œil qu’il faut avoir une godasse pour être admissible à un concours comme celui de l’ENAM, la Police, du CHU ou l’Ecole des Travaux Publics. Nous autres par exemple, ressortissants de la Région de l’Est, c’est mission impossible, pourtant nous sommes des citoyens à part entière. C’est simplement injuste, » nous confie Lagarde Sazang, étudiant rencontré dans la ville de Bertoua, d’un air abattu qui n’a perçu aucune manifestation dans cette localité.

Promouvoir la justice sociale

Pourtant les Nations Unies militent pour la promotion de la justice sociale. Qui ne consiste pas simplement à augmenter les revenus et à créer des emplois, mais aussi une question de droits, de dignité et de liberté d’expression pour les travailleurs et les travailleuses, ainsi que d’autonomie économique, sociale et politique. Le thème de la commémoration de ladite journée de cette année,  est : « Surmonter les obstacles et libérer les opportunités pour la justice sociale, » met en exergue une équité ainsi qu’une égalité à tous les niveaux.

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« Lorsqu’il y a un déséquilibre  entre la croissance économique et la politique sociale, » a souligné la Vice-secrétaire Générale de l’ONU, Amina Mohammed. « C’est pourquoi nous avons besoin d’une convergence plus étroite entre les cadres sociaux et normatifs de l’ONU et les politiques menées par les institutions financières internationales, » a-t-elle ajouté dans son plaidoyer en faveur de politiques susceptibles d’entraîner des changements significatifs.

Développer des politiques plus justes et plus équilibrées

Le progrès social doit être au centre de l’attention des dirigeants. Des réformes courageuses dans la gouvernance, l’économique, la politique, l’emploi ainsi que dans la redistribution des richesses doivent être menées. « Nous devons développer des politiques plus justes et plus équilibrées, » a affirmé Madame Mohammed dans un message vidéo. « Ce qui est également nécessaire, c’est un dialogue social plus approfondi avec les acteurs de l’économie réelle, » a-t-elle poursuivi.

« Lorsqu’il y a un déséquilibre entre la croissance économique et la politique sociale, l’instabilité politique et les troubles s’ensuivent souvent, » a fait savoir la Vice-secrétaire Générale. Le Directeur Général de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), Gilbert F. Houngbo affirme : « Quand on regarde les tendances actuelles du marché du travail, le tableau est sombre. La croissance mondiale de l’emploi ne sera que de 1% en 2023, soit moins de la moitié du niveau de 2022. Plus de 200 millions de travailleurs vivent dans la pauvreté absolue. Les entreprises, en particulier les petites et les micro  entreprises, ont été durement touchées. »

 

© Afrique54.net | Thierry Eba, depuis Yaoundé

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