Cameroun : Le porte-parole du gouvernement René Emmanuel Sadi s’abstient de « condamner » la disparition du journaliste Martinez ZOGO

► Quatre jours après la disparition du journaliste Martinez ZOGO, objet d’un enlèvement pour la plupart de l’opinion, le ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement dont le silence a été vivement critiqué, a publié un communiqué vendredi 20 janvier 2023 dans lequel il se prononce.

 

 

 

Afique54.net – Dans son communiqué, René Emmanuel Sadi ne donne aucun nouveau élément sur cette « disparition depuis quelques jours, de Monsieur ZOGO Martinez, Chef de chaîne de la radio urbaine dénommée « Amplitude FM », et animateur de l’émission quotidienne “Embouteillages” bien connue. »

Il est resté prudent en s’abstenant de condamner cette disparition perçue par certains observateurs comme un enlèvement.

Dans ce document  qui manque d’éléments de compassion et de réconfort pour la famille du journaliste disparu,  le ministre de la Communication rappelle ce que l’opinion sait déjà. « Les informations actuellement disponibles font état de ce que l’intéressé n’est présent ni à son domicile, ni à son lieu de service », a souligné le porte-parole du gouvernement qui ajoute : « Le Gouvernement suit cette situation avec tout l’intérêt qu’elle mérite. »

 

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René Emmanuel Sadi qui avait été perçu par des observateurs de la scène sociopolitique comme un bourreau des journalistes au Cameroun, à travers un récit fait par une victime, le célèbre journaliste Sismondi Barlev BIDJOCKA en août 2020, se veut par la suite rassurant : « des instructions ont été données, afin que toute la lumière soit faite sur La disparition jusqu’à date, de Monsieur ZOGO Martinez ».

« Au demeurant, c’est le lieu de redire que le Gouvernement a toujours eu à cœur de garantir le libre exercice de la profession de Journaliste, dans le cadre et le respect des lois et règlements en vigueur, de l’éthique et de la déontologie qui régissent cette profession », poursuit porte-parole de gouvernement camerounais qui s’illustre en pédagogue.

Et de conclure : « Et dans cette perspective, le Gouvernement réaffirme que tout est et sera toujours mis en œuvre, pour préserver la liberté de la presse dans notre pays, en même temps qu’il en appelle au sens de responsabilité et au professionnalisme des journalistes, qu’exige l’exercice de leur noble métier. »

 

« Que les responsables de sa disparition soient traduits en justice »

Faut-il le souligner, depuis la disparition de cet homme de média le mardi 17 janvier 2023, des voix s’élèvent aux niveaux national et international.

A New York, Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, a déclaré que « L’enlèvement récent du journaliste camerounais Martinez Zogo est profondément préoccupant, et les autorités doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour le retrouver immédiatement ».

Pour Angela Quintal, « Les autorités doivent prendre cette affaire très au sérieux étant donné les récents reportages d’investigation de Zogo, et s’assurer que les responsables de sa disparition soient traduits en justice. »

 

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Au Cameroun, à côté du silence du Syndicat National des Journaliste du Cameroun et celui de plusieurs associations des journalistes, le Syndicat National des Journalistes Indépendants du Cameroun (SYNAJIC) dénonce le kidnapping de Martinez ZOGO à travers un communiqué de presse du 20 Janvier.

« Le Syndicat des Journalistes Indépendants du Cameroun (SYNAJIC), dénonce avec la plus grande fermeté, l’enlèvement de Martinez ZOGO en pleine circulation dans la ville de Yaoundé, capitale politique du pays», a déclaré son Président National, Alex KOKO A DANG.

« L’enlèvement du chef de chef de Amplitude Fm Martinez ZOGO, est un acte gravissime qui constitue une menace de plus pour la liberté de presse au Cameroun. Il invite instamment les pouvoirs publics et toutes les autorités à mettre tout en œuvre pour que notre confrère soit retrouvé », estime le SYNAJIC.

 

 

© Afrique54.net | Marcien Essimi

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