Dette publique du Cameroun : Le Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement Adolphe Noah Ndongo rassure l’opinion

[ INTERVIEW]

▌ Le Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), Noah Ndongo a rassuré l’opinion publique sur la situation réelle de la dette.

 

 

 

Afrique54.net |  Dans un souci de transparence sur la situation de la dette publique, Noah Ndongo s’est exprimé dans une interview accordée au quotidien national ‘’Cameroun Tribune’’ édition du 28 septembre 2023.

A en croire le Directeur Général l’encours de la dette publique est constitué de 11 240 milliards FCFA de dette de l’administration centrale contractée essentiellement pour les projets structurants ; 887 milliards FCFA de dette des entreprises et établissements publics et 10,2 milliards FCFA de dette des collectivités territoriales décentralisées, soit respectivement 92,6%, 7,3% et 0,1% du stock de la dette du secteur public.

Entre viabilité et risque de surendettement

Malgré la viabilité de la dette, le patron de la CAA a alerté sur le risque élevé de surendettement du Cameroun.
Le Directeur Général de la CAA a présenté un tableau à deux facettes. Un endettement à la fois viable et un risque élevé de surendettement. Il reprend ainsi les termes de la dernière Analyse de Viabilité de la Dette (AVD) effectuée par le FMI en décembre 2021 et mise à jour par les autorités nationales dans le cadre de la Loi de finances 2023. La cause principale de cette situation ambivalente: “la faiblesse des recettes budgétaires et d’exportations” relève t-il.

 

Le Gouvernement a initié des réformes pour renforcer les politiques économiques, budgétaires et fiscales, améliorer la compétitivité extérieure du Cameroun et soutenir l’implémentation de la politique d’import-substitution.

Réduire les risques

« Le Gouvernement a initié des réformes pour renforcer les politiques économiques, budgétaires et fiscales, améliorer la compétitivité extérieure du Cameroun et soutenir l’implémentation de la politique d’import-substitution. A cet effet, plusieurs mesures ont déjà été prises par le Gouvernement afin de stimuler les exportations. De plus, les importations de certains produits alimentaires (riz, poissons, etc.), qui constituent un facteur important de sortie des devises, sont désormais mieux régulées », précise Adolphe Noah Ndongo. Cette action gouvernementale a permis de conserver la viabilité de la dette camerounaise et réduire les risques de surendettement.
La valorisation des exportations constitue un autre levier important qui a été actionné afin de promouvoir la transformation locale des produits, notamment la mise en service des usines de transformation locale du cacao, la restructuration de la CICAM avec pour objectif, l’accroissement de sa capacité d’absorption du coton produit par la SODECOTON, ainsi que la mise en œuvre graduelle de la mesure d’interdiction des exportations de bois en grume.
« Plusieurs actions ont aussi été menées au niveau sous régional, pour promouvoir et faciliter le commerce entre les pays de la CEMAC, de la CEEAC et du Nigéria », ajoute le Directeur Général.

 

 

« Il faut également énumérer la politique d’endettement public menée par le Gouvernement qui s’adosse sur la Stratégie Nationale de Développement pour la période 2020-2030 (SND30), ainsi que « la Stratégie d’Endettement à Moyen Terme annexée chaque année à la Loi de Finances contribue à financer le programme de développement du Gouvernement, tout en veillant au maintien de la dette publique sur une trajectoire viable », conclut Adolphe Noah Ndongo.

 

 

© Afrique54.net |  Eric Ngono 

 

 

 

 

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