Accès à l’eau potable à Garoua : Une difficile paire de manche

Les populations de certaines localités dans la région du Nord broient du noir. Ces dernières font face à un problème criard d’accès en qualité et en quantité de l’eau.

Leur quotidien devient un calvaire face à cette sécheresse qui cause des ravages et les effets des changements climatiques.

 

 

 

Afrique54.net  | Cours d’eau asséchés, végétation jaunie, aucune trace de flore et faune. En cette période de l’année, tel est le cliché de Sakdje,  localité située dans le département du Mayo-Rey, région du Nord. Ici dans cette partie du Cameroun, l’accès à une eau potable en qualité et quantité suffisante représente un enjeu majeur pour les plus de 5000 hommes et femmes peuplant cette contrée. Il faut parcourir,  selon plusieurs sources, entre 5 à 10 km par jour pour espérer trouver l’eau d’un puits.

La vie sans eau

“C’est derrière ces montagnes là-bas, à environ 10 km que nous allons chaque jour pour avoir de l’eau. Comme c’est loin, beaucoup préfèrent utiliser l’eau du cours d’eau, même si cela rend malade, on fait avec” nous révèle Awa, une riveraine rencontrée à Sakdje. Sauf qu’en nous rapprochant du cours d’eau en question, juste quelques mares d’eau sous pierres ont résisté à la sécheresse. Dans ces eaux stagnantes, lessive, vaisselle et ravitaillement des ménages s’effectuent à cœur joie. Les animaux s’y invitent régulièrement.

Les localités sahéliennes semi-arides, à l’instar de Sakdje au Cameroun, où le faible taux de raccordement des ménages au réseau d’adduction conduit à une multitude de recours et pratiques avec un risque de contamination de l’eau et de propagation de maladies hydriques (diarrhée, choléra, typhoïde, parasitoses, dermatoses, etc.). Ainsi, les résultats montrent qu’au Cameroun, près de 80% des habitants n’ont pas un accès à l’eau potable. Dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, la majeure partie de la population s’approvisionne dans des cours d’eau, puits et sources non-protégés.

Une entrave à l’ODD 6

Le Gouvernement du Cameroun, avec l’appui du Système des Nations Unies, a pris des engagements pour l’atteinte de l’ODD 6. Le cadre de suivi des indicateurs simplifiés de progrès vers l’ODD 6 par les populations elles-mêmes sera développé. Sauf que les données actuellement disponibles sur l’accès aux services d’approvisionnement en eau potable, hygiène et assainissement (AEPHA) initié en 2015, et indispensables pour le calcul des indicateurs permettant de mesurer le niveau d’atteintes des ODD-6 par le pays restent mitigées.

 

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Pourtant, la vision nationale du secteur telle que définie dans la politique nationale de l’eau est claire. En 2035, les ressources en eau du Cameroun sont connues et gérées de manière durable pour contribuer au développement socio-économique du pays et à la préservation de l’environnement. Les implications de cette vision sont que les ressources en eau du pays sont connues, mobilisées, exploitées et gérées en garantissant l’équité, la paix sociale, la durabilité environnementale, l’efficience économique, et ce dans le respect des engagements internationaux du Cameroun.

 

Les défis

Les principaux défis pouvant influencer l’accès en eau en qualité et quantité au Cameroun semblent nombreux. En premier lieu, la gouvernance des ressources actuelles disponibles. Ensuite, les effets des changements climatiques, car les ressources en eau sont de plus en plus affectées par les changements climatiques dont les impacts négatifs sont visibles sur le quotidien des populations. Enfin, la mobilisation des ressources financières, aussi bien internes qu’internationales pourrait compromettre la réalisation de l’ODD-6.

Les initiatives privées, à l’instar de celles des « Missions de Sainteté africaines » de construire des forages en direction des populations sont à saluer. En moins de deux décennies de présence sur le territoire camerounais, l’association religieuse a déjà réalisé 17 forages. Dont 6 dans le grand nord, en plus de celui inauguré ce 26 janvier 2023 dans la ville de Lagdo, respectivement dans les localités de Sakdje, Guidjiba, Zéra, Maga, Doreissou et Kousseri. “Des ouvrages de captage modernes, d’un usage facile”,  comme l’a fait savoir Franklin Hebga, représentant de la dite association.

 

© Afrique54.net | Thierry Eba, depuis  Yaoundé

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