Jean Louis Billon : Destin animé, dessein présidentiel

 Annoncé à la course vers la présidence de la République ivoirienne de 2025, le puissant homme d’affaire se pose comme une alternance et non comme une alternative.

 

[ La Voix Des Décideurs] Il y a en a qui disent : « on connait maintenant les intentions de Jean Louis Billon ». On peut être tenté d’y souscrire dès lors que l’on  concentre l’attention sur le repérage de quelques éléments. Lesdits éléments façonnent de manière plus évidente la maxime selon laquelle «l’argent, dès qu’il se compte en milliards, dessine mille et une ambitions ».

Dans son édition du 9 octobre 2021, le magazine Jeune Afrique (JA) présente un Jean-Louis Billon dont l’appétence pour le fauteuil présidentiel prend forme peu à peu. « Trop impatient d’être président », pourrait ainsi servir pour en faire une grille de lecture exclusive qui finit par tout recouvrir.

« Assigné »

À rebours de ce que supposaient encore d’autres médias, JA fait parler l’intéressé repéré parmi les plus grandes fortunes africaines : « Ce n’est pas un coup de tête. Déjà au collège, mes camarades savaient que j’avais cette ambition ». En route pour le scrutin présidentiel de 2025 en Côte d’Ivoire, l’ambitieux homme d’affaire passe pour être quelqu’un qui n’a aucune crainte de marcher sur les pieds d’autrui. Il n’hésite pas à bousculer les autres pour se donner une large place au soleil.

 

Selon JA, cela ne plait pas à tous : « Pour Jean-Louis Billon, c’est devenir président de la République.En déclarant sa candidature à l’élection présidentielle de 2025, le 22 septembre dernier, ce quinquagénaire a jeté un pavé dans la mare. Alors que le débat sur le retour d’une limitation d’âge pour briguer la magistrature suprême a été relancé, il veut donner les clés du pays à une nouvelle génération d’hommes politiques. Et mettre à la retraite les trois figures principales de la scène politique ivoirienne, l’actuel président, Alassane Ouattara, 79 ans, et ses deux prédécesseurs, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, respectivement 76 et 87 ans… »

Dans le fond,  Jean-Louis Billon estime que son pays, la Côte d’Ivoire, a besoin de nouvelles figures. Aussi, se pose-t-il comme une alternance, non pas comme une alternative. Si cela pourrait pour entrer en concurrence avec le modèle militant traditionnel au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) fait de dévouement, la dimension de l’ambition affichée par Jean-Louis Billon est surtout stratégique plutôt que comme position sociale avec des effets durables et transposables.

En effet, le caractère de ressource politique prêté à cet ancien ministre ivoirien du Commerce est à la fois récent, inédit et lié au contexte politique plus large qui l’a rendue possible en Côte d’Ivoire depuis la disparition de Félix Houphouët-Boigny le 7 décembre 1993. « Ce contexte est celui d’une crise de la représentation politique. Pour ceux qui s’adonnent au difficile exercice de l’analyse comparée, la Côte d’Ivoire apparaît comme un pays intrigant à plus d’un titre. Cette intrigue, située au cœur des enjeux de pouvoir, n’est pas la moindre car elle est venue contredire l’une des thèses centrales de la nouvelle économie politique. Le pouvoir politique en Côte d’Ivoire a  été pris dans un étau insoutenable, du fait de l’impossibilité pratique d’opérer des changements dans une régulation interne verrouillée dont il était devenu l’otage, » analyse Jean-Louis Billon au cours d’un entretien accordé à Denise Epote en mai 2021 sur TV5 Monde.

 

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De la sorte,  à travers sa voix, le progressisme parle soudain et à rebours de la victimisation et des ressentiments. Le richissime homme, formé entre la France et les États-Unis, s’assume comme un sérieux indice d’alternance politique au milieu d’éruptives discussions. Chez Jean-Louis Billon, cette vision progressiste au sens concret se place en écho avec un terme complémentaire : le verbe « corriger ».

« En toute honnêteté, je pense que le quotidien des Ivoiriens est difficile. Ils aspirent à ce qu’on puisse apporter des réponses à leurs attentes. Et nous travaillons, nous, pour le futur, » confie-t-il à RFI en mars 2018. Les mots, pour l’essentiel, s’adressent aux caciques. « J’ai grandi dans cette maison du parti. J’ai vu sa construction et même appris à nager dans la piscine à l’époque.  Pour dire que j’ai été lavé à l’eau du PDCI et je respire PDCI ».

Et le projet est plus que clair :

« Je m’engage à encadrer notre jeunesse et d’en être le leader. Dans un groupe d’éléphants, ce sont les aînés qui entourent les plus jeunes pour faire traverser la rivière et les protéger ».

A la question de savoir quelle sera sa réaction si le parti se décidait de ne pas le choisir comme son représentant à cette élection présidentielle,  Jean-Louis Billon prévient : « Je suis très démocrate. Mais, ce que je ne supporterai pas, c’est qu’on choisisse un candidat à la volée en pensant qu’il peut gagner. Si je sens que ce candidat va nous emmener à la défaite, à ce moment, je changerai de stratégie. Le président Bédié s’est battu pour la survie du parti.

Personnellement, quand je l’ai rencontré je le lui ai dit parce qu’à un moment donné, des gens lui ont dit : le jeune veut ta place. Et, j’étais allé lui présenter mes excuses en lui disant que cela a été mal interprété,  je m’excuse. Il y en a qui ont cru que ça voulait dire que je me retirais,  pas du tout, » a révélé Billon chez Abidjan.net. Sur le même média, il a déclaré : « Je ne veux pas être président du parti, je veux être président de la République. C’est deux choses différentes ».


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