Malaise dans la filière bois au Cameroun : La pression fiscale provoque l’indignation des opérateurs de la filière

► C’est à travers une correspondance adressée du Ministre camerounais des finances le 23 décembre 2022, que le Groupement de la Filière Bois du Cameroun (GFBC) que les opérateurs ont manifesté leur colère face à l’augmentation des valeurs FOB des essences au cours de l’exercice 2023.

 

 

 

Afrique54.net | Le torchon brûle entre le Ministère des Finances et les opérateurs de la filière bois au Cameroun. En effet, les entreprises forestières sont confrontées aux difficultés d’ordre fiscalo-douanière qui pourront d’ici peu mettre leur viabilité économique en péril.

Une pression fiscalo-douanière sans précédent

Dans sa correspondance adressée au Ministre des Finances Louis Paul Motaze, le Groupement de la Filière Bois du Cameroun (GFBC) constate par la voix de son Délégué Général Blandine l’Or Ouoguia, qu’aux tours des exercices budgétaires 2016 à 2023, les droits de sortie et taxes forestières auxquelles les entreprises du secteur forestier sont assujetties ont connu des augmentations de l’ordre de 60 % pour la taxe d’abattage ; 242 % pour les droits de sortie des bois en grumes ; 165 % pour les droits de sortie des bois transformes.

Les recommandations de la Primature piétinées

Nonobstant les recommandations adoptées lors de la réunion présidée par le Premier Ministre camerounais chef du gouvernement Joseph Dion Ngute, de s’en tenir aux mesures fiscalo-douanières contenues dans le rapport du Comité interministériel chargé de trouver des solutions transitoires avant l’entrée en vigueur de la mesure d’interdiction de l’exportation des bois sous forme de grumes, la Loi de finance 2023 consacre une augmentation controversée des droits de sortie sur le bois transformé de 10% à 15 % de la valeur FOB des essences d’une part et de 50% à 60 % pour les grumes d’autre part.

Vers la mort des entreprises forestières

Au moment où les parties prenantes sont à la recherche des solutions avec le PM camerounais, les opérateurs se disent désagréablement surpris du fait que les services compétents du ministère dont Louis Paul Motaze à la charge « envisagent un relèvement des valeurs FOB qui servent de base de taxation des produits forestiers (Taxes d’abattage et droits de sorties) », peut-on lire sur la correspondance.

 

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Ceci occasionnerait des augmentations encore plus grandes que celles citées plus haut et affectera ainsi les capacités d’investissement de nos entreprises tout en mettant en danger la survie de celles-ci d’où leur mort imminente. Pour preuve, près d’une cinquantaine ont mis la clé sous le paillasson depuis le début de l’année.

Par ailleurs, les opérateurs estiment qu’il n’est pas acceptable de vouloir lier les valeurs imposables aux prix du marché mais plutôt à leurs valeurs FOB.

C’est fort de ce qui précède que le GFBC a porté à l’attention de Louis Paul Motaze en lui signifiant qu’il « n’est pas favorable à une augmentation des valeurs FOB des essences ».

 

© Afrique54.net | Moustapha Boukar, depuis Yaoundé

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