Journée Mondiale des Forêts 2023: La forêt au service de la santé

Les bienfaits des forêts sur la santé humaine sont au centre de la célébration des la journée mondiale des forêts 2023.

 

 

 

Afrique54.net – Célébrée chaque 21 mars, la Journée internationale des forêts a pour objectif de célébrer tous les types de forêts et d’arbres (même hors forêt) afin d’augmenter la prise de conscience quant à leur importance pour la vie sur Terre et pour les sociétés humaines.

La journée internationale des forêts 2023 a pour thème : ” les forêts et la santé”.

 

 

Symbolique de la Journée internationale des forêts

C’est en 2012 qu’est née officiellement “la Journée internationale des forêts”, reconnue comme telle par les Nations Unies. Cette journée symbolique est l’occasion de rappeler les principaux services rendus par la forêt et d’afficher un objectif ambitieux d’arrêt de la déforestation illégale.

Cette journée vient rappeler à l’humanité la nécessité de respecter davantage les forêts et la formidable biodiversité qui y trouve refuge. Cela doit impérativement passer par une exploitation forestière raisonnée et durable. Malheureusement, la bonne gouvernance, quand elle existe, n’est pas suffisante car les forêts font l’objet d’un commerce illégal massif et destructeur.

 

Les activités organisées autour de cette journée peuvent prendre la forme de parcours pédagogiques, de sensibilisation du grand public mais aussi de campagnes de plantation d’arbres et d’engagements d’entreprises pour l’exploitation de bois certifié.

 

 

Apport forêt et santé humaine

Beaucoup de plantes et d’animaux des forêts produisent des poisons, des fongicides, des antibiotiques et d’autres composés biologiquement actifs comme mécanismes de défense, dont beaucoup ont des utilisations médicales. Des composés couramment utilisés en médecine, comme les noix de cola, la caféine, les piments et la cocaïne sont aussi présents dans les forêts. Bon nombre de produits pharmaceutiques occidentaux sont dérivés d’essences forestières tropicales, par exemple la quinine, dérivée de Cinchona spp.; les médicaments contre le cancer sont extraits de la pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus); les traitements de l’hypertrophie de la glande prostatique dérivés de Prunus africana; la forskoline, qui a diverses applications médicales, sont extraite de la racine de Coleus forskohlii.

De même, les médicaments pour le traitement du diabète sont tirés de Dioscorea dumetorum et Harungana vismia; et plusieurs médicaments à base de feuilles de xérophytes de la famille des Mesembryanthemacées. Quelques-uns de ces produits sont maintenant synthétisés, mais d’autres sont encore récoltés dans la nature.

 

 

En Inde, environ 2500 plantes sont utilisés à des fins médicinales. En effet, pour plus de 500 millions d’Indiens, la médecine traditionnelle est la seule option.

Dans le continent africain, près de 80% de la population pour leurs soucis de santé font recours aux guérisseurs, tradipraticiens et autres naturopathes qui utilisent les plantes médicinale.

 

La valeur économique des plantes médicinales traditionnelles est considérable; par exemple, a signalé que l’écorce de Prunus africana rapportait à elle seule 220 millions de dollars EU par an à l’industrie pharmaceutique. Il faut également noter que, la vente des produits pharmaceutiques d’origine naturelle se chiffre à plus de 80 milliards de dollars par an.

 

Les systèmes traditionnels de soins de santé se fondent sur une bonne connaissance locale des plantes médicinales dans les principales zones tropicales. Ces systèmes traditionnels sont importants, surtout dans les endroits non desservis par les services sanitaires officiels (hôpitaux, cliniques…).

Le marché des plantes médicinales traditionnelles est vaste et en expansion, et il est en grande partie aux mains des femmes, surtout pour les produits ayant une faible valeur marchande. Il existe un corps croissant de preuves scientifiques de l’efficacité de quelques-uns des remèdes traditionnels les plus largement utilisés.

 

 

Plantes médicinales menacées

Les plantes médicinales sont menacées partout dans le monde, par des mécanismes plus ou moins semblables à ceux décrits pour les aliments des forêts. Ces dangers sont notamment la croissance lente des «bonnes» espèces, la perte des mécanismes traditionnels qui favorisaient une exploitation durable, et les utilisations concurrentes d’une même espèce, sans oublier la hausse de la commercialisation et la mondialisation du marché. La certification des plantes médicinales et des techniques de gestion forestière améliorées pourraient apporter des solutions au moins partielles.

 

Les compagnies pharmaceutiques sont accusées de tirer un profit excessif des connaissances des populations forestières, en regard de leur pauvreté partout dans le monde. Les problèmes concernant les droits de propriété intellectuelle, les conséquences en matière d’intégrité culturelle, la quantification des avantages et l’identification des bénéficiaires sont des questions complexes.

La Convention sur la diversité biologique (CDB) vise à protéger les droits en matière de partage des bénéfices, mais aucun mécanisme adéquat n’est en place pour les appliquer, en particulier dans beaucoup de pays en développement. Les efforts accomplis pour établir une collaboration entre l’industrie pharmaceutique et les communautés locales dans le domaine de la bioprospection ont eu des résultats mitigés.

 

© Afrique54.net | Eric Ngono

 

 

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