Présidentielle 2023 en Turquie : Tayyip Erdogan sûr de sa victoire

Dans un entretien accordé à la revue ‘’Les conflits’’, Ardavan Amir-Aslani soutient que Recep Tayyip Erdogan est convaincu de sa victoire à la prochaine présidentielle.

 

 

 

Afrique54.net – La Présidentielle turque a lieu le dimanche 2023. Amir-Aslani rappelle que la Turquie a été secouée par un séisme. Le président Erdogan avait la possibilité de reporter les élections de 6 mois s’il considérait que cet événement venait à lui être néfaste. Il ne l’a pas fait. « Il est absolument convaincu de sa victoire. Bien que les médias occidentaux affirment qu’il accuse un retard de huit points dans les sondages sur l’opposition, je pense qu’il l’emportera, » fait savoir Ardavan Amir-Aslani.

Il précise le chef d’Etat turc a décapité l’Armée, la haute fonction publique, et la magistrature pour placer ses alliés. « Même s’il devait s’incliner par les urnes et accepter sa défaite, je vois mal comment son successeur pourrait gouverner étant donné le profond remaniement de l’Etat profond turc. Je pense donc qu’il va gagner, » martèle le conseiller international Ardavan.

 

 

Parlant de la relation avec l’Etat hébreux

Ardavan Amir-Aslani souligne qu’Il y a eu une montée des tensions entre la Turquie et Israël en 2010, lorsqu’un ferry turc souhaitant approvisionner en nourriture la bande de Gaza a été pris d’assaut par des soldats israéliens, et que des Turcs ont été tués. La Turquie soutenait alors les Frères musulmans et le Hamas. Mais elle a fini par constater que le pragmatisme dictait une meilleure entente avec Israël, et a décidé de basculer.

« Aujourd’hui, la Turquie et Israël sont de nouveau réconciliés, et leurs relations sont excellentes. Ils procèdent à des manœuvres militaires communes. Je ne pense pas que l’on puisse qualifier cette relation de néfaste, » soutient Ardavan, Chevalier dans l’Ordre National du Mérite (France).

 

 

Parlant de la relation avec l’Arabie Saoudite

Le rapprochement avec le Royaume Saoudien a eu lieu après l’Affaire Khashoggi. Pendant cette crise diplomatique, la Turquie est allée jusqu’à distiller chaque semaine des informations à travers les médias pour humilier les Saoudiens.

« Après cet incident, l’économie turque est tombée en ruines, et Erdogan a révisé totalement sa stratégie vis-à-vis de Riyad. Il a rendu le dossier à l’Arabie Saoudite, qui en retour, a investi massivement dans l’économie turque, et les relations se sont améliorées, » déclare le docteur en droit. L’homme précise qu’Erdogan a toujours conservé un regard pragmatique sur ces questions.

Parlant de la relation avec l’Iran

Avec l’Iran, les relations ne sont en revanche pas au beau fixe, notamment en raison du soutien iranien apporté à l’Arménie. L’Iran souhaite également un accès au Caucase, et dispose d’une importante diaspora arménienne sur son territoire. De ce fait, il s’oppose aux desseins turco-azéris dans la région. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères iranien s’est rendu sur place en octobre.

 

 

« La réalité actuelle est que la Turquie a des problèmes avec tous ses voisins, sans exception aucune. Ils bombardent le nord de l’Irak et les zones kurdes. Même sur la question syrienne, Erdogan est en train de faire volte-face, » nous apprend l’avocat au Barreau de Paris.

Ardavan Amir-Aslani

Ardavan est l’un des principaux associés du Cabinet Cohen Amir-Aslani, un cabinet d’avocat d’affaires à vocation internationale réunissant une trentaine d’avocats et dans lequel il dirige les départements de droit international et de conseil aux Etats.

Ardavan Amir-Aslani, acteur reconnu en matière de droit public international, représente plusieurs Etats à travers le monde. A ce titre, il les assiste régulièrement dans les négociations et la rédaction de contrats internationaux et les représente devant des juridictions internationales et des cours d’arbitrage. Il est intervenu en tant que conseil auprès d’Etats en rédigeant leur droit interne dans différents domaines.

 

 

Il a développé une expertise en matière de réflexion stratégique, de mise en œuvre et de direction de contentieux pluri-juridictionnels à l’échelle internationale portant notamment sur la récupération d’actifs détournés d’Etats, le recouvrement de jumbo-créances bancaires et institutionnelles ainsi que pour faits de corruption d’agents publics (Foreign Corrupt Practices Act de 1977 (FCPA) (15 U.S.C. §§ 78dd-1, et seq.) et ‘’Convention on Combating Bribery of Foreign Public Officials in International Business Transactions’’ de l’OCDE en date du 21 novembre 1997).

 

 

© Afrique54.net | Lucien Embom 

 

 

 

 

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