Administration fiscale camerounaise : Les défis qui attendent Dr Roger Athanase Meyong Abath à la Direction générale des Impôts

 

► Après l’euphorie de sa nomination par décret présidentiel rendu public le 20 mars 2023, le nouveau Directeur général des impôts, devra davantage polir l’image de cette institution qui présente encore plusieurs points d’inflexion en dépit des avancées de Modeste Mopa Fatoing, en détachement au FMI depuis le 25 janvier 2023.

 

 

 

 

Afrique54.net – C’est sans grande surprise que Roger Athanase Meyong Abath, digne fils de la région de l’Est, département du Haut-Nyong, arrondissement de Nguélémendouka, pose ses valises à la tête de la Direction Générale des Impôts. Tant il dispose d’un profil et un parcours impressionnant.

Technocrate avéré, Roger Athanase Meyong Abath aura donc roulé sa bosse dans l’univers de la fiscalité au point d’en maîtriser tous les rouages dans la sous-région Afrique Centrale. Son ouvrage « L’harmonisation fiscale et douanière en zone CEMAC », pose un diagnostic en faisant incursion sur les externalités positives et négatives, qui obstruent l’Afrique Subsaharienne.

 

Une trajectoire qui force le respect 

Le nouveau Directeur Général des Impôts est un homme pétri d’expérience qui jouit d’un solide parcours dans le domaine de la fiscalité. Diplômé de l’Institut des Relations internationales du Cameroun (IRIC), de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), de l’Ecole Supérieure des Mines de Paris, il est titulaire d’un doctorat en fiscalité de l’Université de Paris Dauphine.

Sur le plan professionnel, il a exercé de 2014 à 2020 comme Directeur des grandes entreprises à la DGI, entre autres fonctions. Universitaire, le digne fils de la région de l’Est, a contribué en qualité d’Expert au processus d’harmonisation fiscale en Afrique Centrale.

 

 

Par décret présidentiel rendu public ce 20 mars 2023, le président de la République Paul Biya, vient donc ainsi de dévoiler l’identité du remplaçant de Modeste Mopa, en détachement au FMI.

Dr Roger Athanase Meyong Abath hérite donc d’une Direction générale des Impôts(DGI), dont il a claire connaissance, lui qui était jusque-là, avant cette nomination, le Chef de l’Inspection des services des impôts. Sans oublier qu’il aura assuré l’intérim, bien que de manière rotative. Il n’aura donc pas de répit, dans la mesure où l’Etat du Cameroun aura besoin de recouvrer près de 5000 milliards cette année, pour remplir ses missions.

 

 

Les chantiers urgents 

Les défis qui attendent Roger Athanase Meyong Abath sont sur les plans structurel, opérationnel, et conjoncturel. Au-delà de la poursuite des réformes entreprises par son prédécesseur dans le secteur de la fiscalité, le nouveau Directeur général devra faire preuve d’ingéniosité et d’innovation. L’amélioration du niveau actuel des recettes fiscales fera sans doute partie des axes prioritaires de ses interventions. L’examen d’un possible abaissement du taux d’imposition d’Impôt sur les Sociétés, est l’un des enjeux majeurs des opérateurs économiques qui scruteront de près ses actions.

 

 

L’un des défis pressants du tout nouveau Directeur général des impôts est sans doute la modernisation de l’outil informatique et le renforcement de la planification stratégique par la définition des plans pluriannuels. D’autant plus que  les contribuables se plaignent de la qualité de niveau de digitalisation actuelle et des délais impartis pour les procédures au sein de l’administration fiscale. Autre chantier non des moindre, le renforcement du civisme fiscal et l’élargissement de l’assiette fiscale. Tout comme, la rationalisation de la dépense et l’amélioration de l’encadrement des petits contribuables à travers la réforme des régimes d’imposition.

 

« Il est généralement admis que la part des prélèvements obligatoires dans la richesse nationale doit atteindre au moins 25% pour être significative et engendrer un véritable développement », affirme-t-on à la Direction générale des impôts. Et pourtant, de ce qui ressort de la loi de finances 2023 de l’Etat du Cameroun, la pression fiscale devrait passer de 11,8% du PIB en 2022 à 12,6% en 2023, soit une hausse de 0,8%.

 

© Afrique54.net | Thierry Eba

 

 

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