Tribune libre sur le conflit russo-ukrainien : un journaliste camerounais encense Tshisekedi et critique Biya

La RDC attend récolter les fruits de sa position visionnaire sur le conflit Russo- ukrainien

Tribune libre

 

La République démocratique du Congo (Rdc) a de tout temps accusé son voisin, le Rwanda, d’entretenir une rébellion armée sur son territoire.

Le 4 août 2022, un rapport des experts de l’ONU est venu conforter ces accusations graves.

Le rapport indique que le pays du ”panafricaniste” Paul Kagame aurait bien ”participé à des attaques contre des militaires congolais, en soutien actif aux rebelles du M23”.

Désormais, munie de ce rapport onusien, la RDC dispose de plus d’arguments pour mettre la communauté internationale devant ses responsabilités. Le Rwanda doit être châtié avec la même rigueur que la Russie de Vladimir Poutine. Une agression territoriale est une agression territoriale.

Pas de deux poids deux mesures !

Le pays de Tshisekedi est d’autant plus fondé à exiger des actes contre le Rwanda qu’il a voté, en mars dernier, la résolution de l’ONU condamnant l’agression russe de l’Ukraine.

Ainsi, grâce à la vision de son jeune président, Félix Tshisekedi, ( qui a compris, en bon Africain, que lorsque la case du voisin brûle apporte ton sceau d’eau en pensant à ta propre case, qui pourrait un jour connaître un sort similaire) est en position de force morale, et de ce fait capable de dire à la communauté internationale ”prenez vos responsabilités comme vous l’aviez prises sur le dossier Ukrainien”.

Une chose est sûre, le Rwanda de Kagame est mal barré !

Cependant, la poignée d’Etats africains (22 au total ) qui n’a pas condamné l’agression russe est, d’emblée, mal placée pour faire la leçon à la Communauté internationale si un jour ils se trouvent dans la même situation que l’Ukraine.

En rappel, l’Afrique foisonne de conflits frontaliers. C’est la raison pour laquelle l’UA (hier l’OUA) a toujours prôné le respect de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Sur l’invasion de l’Ukraine, l’organisation continentale a exhorté les États africains a voté en faveur de la résolution de l’ONU du 2 mars dernier. Las, certains dirigeants, en panne de vision, et guidés par des intérêts bassement personnels, ont choisi de s’abstenir. Mettant ainsi leur propre pays dans une situation indélicate en cas d’agression extérieure.

Et le Cameroun alors ?

Ce pays doit beaucoup à l’ONU. Cette organisation supranationale a bâti une coalition de 4 pays (USA, France, Royaume Uni, Allemagne) dans le cadre de l’ ”Accord de Greentree”, signé le 12 juin 2006, pour dissuader le Nigeria de toute velléité de ne pas appliquer le verdit de la Cour internationale de justice (CIJ) sur l’affaire Bakassi. Verdict rendu le 10 octobre 2002.

L’accord de Greentree a permis de mettre fin à une guerre qui s’annonçait longue, rude, meurtrière et économiquement coûteuse.

Mais le 2 mars lorsqu’il a fallu se montrer reconnaissant du soutien de l’ONU en appuyant de sa voix la résolution condamnant l’agresseur russe, les représentants du Cameroun n’ont même pas mis les pieds dans la salle de vote. Quel courage !

 

Thierry Djoussi

Président de l’association des journalistes Camerounais pour l’agriculture et le développement (AJAD)

 

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