Cemac – Exploitation forestière : les parlementaires camerounais veulent stopper l’exportation de grumes

Cela fait plusieurs années que les forêts de la sous-région Afrique centrale sont menacées. C’est dans l’optique de sauver ses forêts que les parlementaires camerounais ont fait un plaidoyer en faveur de l’arrêt de l’exportation des grumes, le 29 juin 2022.

 

Afrique54.net| Cameroun  – En accord avec les pays membres de la Communauté Economique et Monétaire des États de l’Afrique Centrale (CEMAC), l’assemblée générale ordinaire du réseau dédié à la gestion des écosystèmes du Cameroun souhaite mettre un terme à l’exportation des grumes.

En effet, c’est dès janvier 2023 que les résolutions prises lors des assises prendront forme. En fait, la forêt camerounaise est illégalement exploitée par les sociétés étrangères, parmi lesquelles, celles vietnamiennes, qui continuent sans cesse de se faire du bon chiffre d’affaires, ceci dans un commerce sombre, au détriment des populations locales.

Exploitation frauduleuse

Bruits de tronçonneuses, billes de bois sur le sol, camions chargés de grumes, un défilé incessant d’engins entre les axes principaux et les forets des régions du Centre, du Sud et de l’Est Cameroun, témoignent d’un véritable trafic de bois. Les forêts sont de moins en moins présentes au fur et à mesure que le réseau de complices et de facilitateurs des sociétés vietnamiennes de négoce du bois se développent. « Entre 2014 et 2017, les exportateurs du Cameroun ont déclaré 308 millions de dollars US (plus de 170 milliards Fcfa) de moins que les importateurs du Vietnam », peut-on lire des notes d’Investir au Cameroun.

En effet, dans un rapport des Ong Environmental Investigation Agency (Eia) et le Centre pour l’environnement et le développement (Ced) intitulé « Bois volé, temples souillés : les conséquences néfastes du commerce du bois entre le Cameroun et le Vietnam sur les populations et les forêts camerounaises », l’on peut lire que, « La croissance exponentielle du commerce du bois entre le Cameroun et le Vietnam se fonde sur des stratagèmes choquants et des activités illégales, tels que la violation généralisée des lois sur l’exportation ; l’évasion fiscale, l’exploitation illégale et le non-respect des aires protégées ; des opérations de blanchiment couvertes par la paperasse ». Aujourd’hui encore, malgré les réflexions de la CEMAC sur la commercialisation de grumes, l’activité de celle-ci continue de faire son chemin.

L’abus des Asiatiques

En zone Tikar par exemple, dans le département du Mbam et Kim, région du centre Cameroun, l’on constate une exploitation abusive des forêts par les Asiatiques. Pas besoin de se poser la question de savoir qu’est-ce que les exploitants font en retour pour la population. Il suffit de voir le mauvais état de routes, le manque d’écoles équipées et bien d’autres.

Étant le principal fournisseur de bois au Vietnam, le Cameroun se retrouve pris au piège par son meilleur consommateur de bois. Avec une valeur d’exportation qui tourne autour de plus de 200 millions de dollars, au lieu de se faire des recettes, le pays perd plus qu’il en gagne. Les causes sont entre autres les fraudes existantes aux seins des structures en charge de la gestion forestière.

Il faut noter que, le bassin du Congo, à l’une des forêts les plus importantes de la planète Terre. Riche en faune et en flore, elle reste une mine d’or pour l’humanité. Raison pour laquelle la plupart des pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique se retrouvent sur les terres d’Afrique centrale, dans le but d’exploiter jusqu’à épuisement, allant jusqu’à piller les meilleures ressources qui s’y trouvent.

Sur une période de plus de 5 ans, les exploitants forestiers vietnamiens en activité au Cameroun ont réussi à expédier des grumes pour une valeur de plus de 170 milliards F CFA, sans la moindre traçabilité. Cette dissimulation des transactions commerciales réduit le chiffre d’affaires de ces entreprises, et par conséquent les impôts à payer à l’administration fiscale camerounaise.

Les textes

La loi forestière de 1994 stipule que l’exploitation des produits forestiers est assortie d’un cahier de charges dont les clauses particulières portent entre autres sur les réalisations sociales que l’opérateur doit faire au profit des populations locales riveraines de son titre d’exploitation. Chose qui n’est pas du tout prise en compte par les exploitants et ceux qui leur autorisent.

Rappelons, que « la décision d’interdire d’exporter les grumes au 1er janvier 2023 entraînera inévitablement une baisse considérable des recettes fiscales forestières. C’est dans cette perspective que la Commission de la Cemac a organisée une série d’ateliers pour préparer les États à adapter leurs structures fiscales à cette nouvelle donne ».

En clair, avec l’interdiction des exportations des grumes, il est question pour les États de la Cemac de mettre en place des politiques fiscales incitatives, afin d’encourager la transformation locale du bois. L’objectif est de pouvoir provoquer une explosion de l’industrie de transformation locale, dont les retombées fiscales à moyen terme pourront compenser les pertes enregistrées au plan douanier par l’interdiction des exportations de grumes.

 

© Afrique54.net | JGM, depuis Yaoundé

 

 

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