Déficit énergétique au Cameroun : Les changements climatiques pointés du doigt dans la partie septentrionale du pays

► C’est au cours d’une conférence de presse donnée à Yaoundé, capitale politique du Cameroun ce jeudi 31 mars 2022, que le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie Gaston ELOUNDOU ESSOMBA, a indiqué que les changements climatiques sont l’une des principales causes des perturbations d’approvisionnement en électricité récurrent dans les régions septentrionales du pays.

 

Une vue du Barrage de Lagdo

 

Afrique54.net, Yaoundé –  Le Ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie face aux professionnels des médias a trouvé le coupable idéal aux problèmes d’approvisionnement en électricité dont connaît le Cameroun. Selon lui, les changements climatiques seraient à l’origine des perturbations légion dans certaines régions du pays.

Au Cameroun, les consommateurs du Réseau Interconnecté Nord, connaissent d’énormes perturbations d’approvisionnement en électricité. Pour le MINEE, en effet, « Il s’agit en effet des conséquences du changement climatique ».

En effet, les populations des Régions septentrionales du l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua subissent des rationnements à cause de la baisse drastique de l’hydrologie dans le bassin de la Bénoué. Ainsi, l’ouvrage de 72 MW de capacité ne produit actuellement que 9 MW à peine en 2022, par manque d’eau pour faire fonctionner les turbines à plein régime. Ce déficit de production du barrage de Lagdo n’est lié, ni à un problème d’ensablement, ni à un dysfonctionnement des turbines.

Dans son propos, il indique que tout récemment, le pays assisté à une baisse de l’hydrologie du fleuve Ntem sur lequel est construit le barrage de Memve’ele ; baisse correspondant à la période d’étiage.

Cette situation a occasionné une baisse drastique de la production de Memve’ele, passée de 90 MW à une puissance de 30 MW par jour. La conséquence immédiate de cette baisse conjoncturelle de l’hydrologie a été un déficit de 60 MW dans le Réseau Interconnecté Sud.

«  Ce déficit de production à Memve’ele a été occasionné par une sècheresse exceptionnelle et circonscrite dans le temps sur le fleuve Ntem. Il s’agit d’un phénomène naturel lié aux changements climatiques, difficiles à maîtriser par l’Homme », a-t-il conclu.

Vers une solution durable

Pour faire face à l’impact du changement climatique dans la production de l’électricité au Cameroun, le gouvernement a opté pour une solution durable. Ainsi, dans l’optique de palier à la crise hydrologique sans précédent dans le bassin de la Bénoué le pays, a opté très rapidement une solution d’urgence à travers le solaire.

« C’est ainsi que le Gouvernement avec le partenaire ENEO est en train d’installer en urgence deux (02) centrales solaires modulaires avec batteries de stockage d’une capacité cumulée de 30 MWc + 20MWh à Maroua et Guider. Actuellement les travaux ont débuté pour la centrale de Guider sur une superficie de 54 hectares. Les premiers MW sont déjà injectés dans le réseau. Les travaux d’installation des modules se poursuivent. Le démarrage des travaux sur le site de Maroua quant à lui, est programmé pour juin 2022 », a annoncé le ministre.

A terme, ces deux centrales solaires permettront d’assurer une disponibilité de l’énergie en journée et de diminuer les délestages tout en réduisant la facture du combustible. Elles permettront par ailleurs une meilleure gestion des ressources en eau dans le barrage de Lagdo en ce sens que les économies d’eaux seront faites en journée induisant une plus grande production de la centrale de Lagdo en soirée.

 

© Afrique54.net –  Eric Ngono, depuis Yaoundé

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