Le Cameroun me fait pleurer


Par Thierry Eba


Le Cameroun me fait pleurer. Je pleure mon pays. Je pleure les morts, les vivants, les coupables, les innocents. Je pleure l’histoire qui se répète. Je pleure le peuple, qui n’a plus de larmes à verser. Le peuple qui ne sait plus pleurer ses morts. Je pleure mes parents ainsi que les générations passées, celles qui ont connu un meilleur Cameroun avec ses 39 préfectures et qui le voit sombrer petit à petit.

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Je pleure le fait que je ne veux plus entendre parler de mon pays, ni de ses nouvelles. J’ai mal à mon Cameroun, berceau de nos ancêtres. Le Cameroun, des Camerounais, notre pays, le peuple auquel nous appartenons. Qu’est-il devenu ? Qu’est-ce qui en reste ? Vers quoi s’achemine-t-on lentement, progressivement, sous un regard médusé, coupable et passif d’une société momifiée telle une momie ?

La beauté du pays se perd dans l’horreur de ce qui lui arrive. Le peuple lui, cache sa douleur. Il la cache tellement bien que lui-même ne sait plus ou il l’a mise. Du coup lorsqu’il a besoin, il la remplace par des phrases courtes, dépourvues d’émotions. Des comme « akah… on va faire comment », « Dieu est grand ».

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Des phrases qui montrent que le peuple camerounais sait ce qu’il doit dire dans des situations pareilles, qu’il s’y est habitué. Ceci, à son tour, explique de nouvelles : « Quelle merde ». Une phrase qui brise le cœur des anciens et des nouveaux. Une phrase qui annonce l’abandon des camerounais; leur perte d’espoir, leur désillusion face un régime qui semble être a bout de souffle. La corruption semble avoir fait son nid partout dans tous les secteurs de la vie de la nation. Les détournements de deniers publics sont devenus légion, et l’impunité une modalité quasi-intégrée. Pourtant il faut espérer et croire en l’avenir.

Mais revenons à ce qui m’a tellement apostrophé. Cette rencontre mystérieuse entre Biya père et Ahmadou Ahidjo, si quelques témoins de l’histoire n’avaient pas spontanément été là, a l’instar de René Emmanuel Sadi, passerait inaperçu. Pour quel pacte ? Pour quelle raison ?     Le Président Paul Biya a plusieurs fois interpellé la jeunesse sur la préservation de la paix, de l’unité et de la prospérité du pays par-delà les contrariétés inéluctables liées aux mutations du monde. Il aura fallu beaucoup d’efforts, mais aussi de sang et de larmes, pour arriver où le Cameroun se trouve actuellement.

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Ce sont des générations de jeunes qui y ont consacré leur vie. Ils ont fait leur part, et nous n’avons pas à avoir honte de ce qu’ils ont fait en leur temps. A chaque génération d’identifier et relever le sien. La construction nationale est une affaire de tous, et la presse a un rôle non des moindres a jouer pour son effectivité. Elle exige un esprit de concorde et de tolérance entre les citoyens. La transition générationnelle dans la gestion des affaires publiques évoquées par Paul Biya, et dont quelques citoyens s’interrogeait sur ses modalités est enclenchée depuis peu de manière naturelle.

 

Par Thierry Eba ► Afrique54.net

 

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