Viol du droit de la défense : Les avocats camerounais en colère

C’est à l’issue de la session ordinaire du Conseil de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun, que le mot d’ordre de cinq jours de grève a été lancé, pour exprimer leurs ras-le-bol sur toute une série d’entorses sur le fonctionnement de la  à partir du 16 Septembre 2019.

 

 

On avait connaissance du malaise au sein de la justice camerounaise, mais pas si profond. Le ton qui est monté d’un cran et c’est par le biais d’une résolution signé, le samedi 31 Août 2019, à l’issue de la session du Conseil de l’Ordre des avocats que l’opinion a été mise au courant. Le Bâtonnier Patie Charles Tchakounté et ses pairs du Barreau du Cameroun, projettent de déserter les tribunaux, en mettant de coté le temps d’une grève, leurs robes noires. L’opération dénommé zéro tribunal pour les avocats du Cameroun de leurs activités sur toute l’étendue du territoire camerounais du 16 au 20 septembre 2019, exprimer un mal être.

L’objectif étant par cette absence des tribunaux durant ces 5 jours de tirer la sonnette d’alarme, sur les entraves et violations graves, à l’exercice de leur profession.  Les avocats se plaignent, des débats dans des langues autres que celles des personnes poursuivies, de la violation des droits de la défense dans les tribunaux, et du maintien abusif en détention de certaines personnes malgré les décisions de mise en liberté. Un nombre incalculable de griefs, à n’en point finir.

Des griefs à n’en point finir.

C’est donc un procès contre l’Etat du Cameroun, mieux contre tout un système judiciaire qui apparaît depuis peu, comme un grand malade qui s’ignore. Les hommes en robes noir s’apprêtent ainsi, à ouvrir dès la mi-septembre 2019, un véritable rapport de force, dans l’optique de rompre avec des pratiques qui tendent à peindre en noir tout le système judiciaire camerounais. Au rang des griefs relevés dans ce communiqué rendu public, le mépris de certains droits fondamentaux, les cas de tortures et/ou de brutalité policière, l’arrogance des magistrats; le déni des droits de la défense consacré par les textes internationaux ratifiés par le Cameroun n’est pas en reste.

Pour Maitre Emmanuel Pensy, ancien avocat au barreau de Paris, s’exprimant sur le sujet sur le plateau de nos confrères d’Equinoxe, est venu verser une couche d’huile sur ces récriminations. « Les faits dont on parle sont des faits d’une extrême gravité : des gardes à vue illimitées, des avocats violentés lorsqu’ils vont défendre des justiciables à la gendarmerie ou à la police, le fait que certains présidents de juridictions s’accaparent de la totalité des dossiers. Ça entraîne des lenteurs inexplicables».     

Les mêmes causes produisent les mêmes effets

C’est une sortie médiatique du garde des sceaux, réputé peu bavard, qui est restée gravé dans la mémoire collective, notamment de la presse, un certain 22 novembre 2016. Au lendemain de la grève et des vives tensions qui avaient suivis, la protestation des  avocats d’expression anglaise contre le pouvoir de Yaoundé.

A bien y regarder de près, l’on est frappé par la similitude de certaines revendications contenues dans ce document, avec celles soulevées par les avocats des régions anglophones. Notamment le problème de la  langue, l’arrogance des magistrats, le mépris, la violation des procédures et atteintes physiques sur la personne de l’avocat.

Des éléments qui collés aux récents faits d’actualité, en l’occurrence les revendications des détenus, viennent davantage afficher les tars de la justice camerounaise. Qui a grand besoin d’un nouveau vent, pour espérer jouer son rôle de régulateur de la société, garant de l’équilibre et de la paix sociale.

 

Par Thierry Ebaǀ Afrique ǀ Afrique

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