Le plaidoyer de Cédrick Mounkoko  Penda à Paul Biya : « N’abandonnons pas notre Bakassi, nous devons y investir ! »

► Le Président de la Cameroon Speaking Diaspora Association in Kenya (CSDAK) Cédrick Mounkoko  Penda, depuis le pays de William Ruto et Jomo Kenyatta , dans un manifeste du 09 Janvier 2023 parvenu à la rédaction de Afrique54,  « appelle le gouvernement camerounais à reconsidérer le développement de la zone de Bakassi » en incitant « les populations à s’installer à travers le développement des projets et la sécurité. »

 

 


 

MANIFESTE DE CEDRICK MOUKOKO PENDA

N’abandonnons pas notre Bakassi, nous devons y investir !

Bakassi qui a une superficie de 1000 km2, est une partie intégrante du Cameroun. Ce territoire est l’extension de la Péninsule de Calabar dans le Golfe de Guinée. Il a fait l’objet d’un différend entre le Cameroun et le Nigéria. En 1994, le conflit frontalier de Bakassi avait failli aboutir à une guerre entre les armées nigérianes et camerounaises.

En 2002, la Cour Internationale de Justice de La Haye a rendu son verdict. Dans son jugement, la Cour a attribué la souveraineté de la Presqu’île de Bakassi au Cameroun. Ce jugement est considéré comme la plus grande victoire du Cameroun. L’Etat du Cameroun et celui du Nigéria par l’entremise de leurs Ministres de la Justice ont signé l’accord de rétrocession.

 

 

C’était le 14 août 2008 à Calabar. L’accord de Calabar prévoyait que les 30 000 à 40 000 habitants de Bakassi principalement des familles des pêcheurs nigérians avaient le choix entre le retour au Nigéria ou un maintien sur place avec ou sans l’adoption de la nationalité camerounaise. Les Nigérians ont opté pour le maintien sur place et conservé leur nationalité. La zone de Bakassi reste soumise aux actions de groupes de rebelles nigérians hostiles à la rétrocession. Le 12 novembre 2007, 21 soldats camerounais ont péri au cours d’un assaut dans la crique d’Isanguele. L’enquête a conclu à un acte de terrorisme perpétré par le MEND.

Cette attaque a été menée suite à l’arrestation de 7 individus se réclamant du mouvement. L’action de ces groupes semble liée au trafic du pétrole mais aussi sans doute au trafic d’armes de la région de Bakassi. Le 22 novembre 2007, le Sénat nigérien avait déclaré la cession de Bakassi illégale. Saisi par des habitants de la péninsule, un juge de la Haute Cour Fédérale Nigériane d’Abuja avait statué le 31 juillet 2008 en faveur d’un gel du transfert de souveraineté. Les autorités nigérianes ont rétrocédé la Péninsule de Bakassi le 14 août 2008. Les eaux de Bakassi sont poissonneuses et son sous-sol riche en pétrole. En 2010, Bakassi a été déclarée par le gouvernement, zone de développement prioritaire. Le journal des projets 2010 dénombre 132 actions.

 

 

 

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Il s’agit essentiellement de l’ouverture et du reprofilage des routes, de la construction et de l’équipement d’édifices publics, du financement de l’agriculture, de l’aménagement de sites de pêche, de la construction des centres communautaires classiques ou multimédia. Jusqu’à ce jour, les actions de développement ne portent pas de fruit. Le plan de développement de la presqu’île de Bakassi semble buter sur le dilettantisme de ses initiateurs.  Les statistiques diffèrent en fonction des sources. Le Plan de Gestion Participative Intégrée des Services Ecosystémiques pour les Ecosystèmes Post Conflits de Babassi, nous apprend que la péninsule de Bakassi s’étend sur une superficie d’environ 665 km².

 

 

Faire de Bakassi un département

La région de Bakassi compte quelque 115 villages de mangrove pour une population totale de 250 000 âmes, dont environ 90% sont originaires du Nigeria. La Péninsule de Bakassi est abandonnée pourtant ses eaux poissonneuses et son sous-sol gorgés de pétrole aiguisent les appétits. Avec l’éclatement de la crise qui a éclaté en 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les chances de développement de Bakassi se sont considérablement amoindries.

Malgré la présence du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), les projets n’avancent pas au grand dam de ceux qui pensaient que Bakassi devait décoller après sa rétrocession. Bakassi est le village fortifié de Nigérians. N’abandonnons pas Bakassi, une zone qui échappe à notre contrôle. Une zone où les droits des Camerounais sont bafoués. N’abandonnons pas notre pas Bakassi, il faut que nous y   investissions ! Incitons les populations à s’installer à travers le développement des projets et la sécurité.

 Nous appelons le gouvernement camerounais à reconsidérer le développement de la zone de Bakassi. Nous appelons la très haute hiérarchie de notre pays à faire de Bakassi un département.

Le dénouement heureux  de l’affaire de la frontière terrestre et maritime Cameroun-Nigeria, grâce à la  médiation de Kofi A Annan,  est le couronnement de la volonté des Présidents Olusegun Obasanjo du Nigéria et de Paul Biya du Cameroun, à régler  pacifiquement ce différend.

Nairobi,  le 09 Janvier 2023

 

(é)Cédrick Moukoko Penda

  • Président  de la Cameroon Speaking Diaspora Association in Kenya ( CSDAK)
  • Leader du Mouvement Franckiste pour le Changement et  le Progrès ( MFCP)

 

 

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