Diaspora camerounaise :  Cédrick Penda Moukoko  plaide  pour la transformation des produits locaux

Le leader  de la diaspora camerounaise au Kenya Cédrick Penda Moukoko, qui conduit par ailleurs  le  Mouvement Franckiste pour le Changement et  le Progrès ( MFCP), a rendu public un manifeste dans lequel  il fait un plaidoyer en faveur de la transformation des produits locaux sur le  sol camerounais.

 

► « Il est temps de mettre fin à une économie tournée vers l’importation des produits alimentaires et agroalimentaires. L’Etat camerounais doit s’investir sur des politiques locales de production massive et de transformation. A cet effet, nous appelons à la création, au soutien et à l’incitation de toutes les initiatives et projets portés vers la transformation locale des produits agricoles »,  a déclaré Cédrick Penda Moukoko.

 

 

 

APPEL POUR LA TRANSFORMATION DES PRODUITS LOCAUX

Dans un contexte marqué par la récession de l’économie mondiale avec pour conséquence la flambée des prix des produits de première nécessité, il est urgent pour l’Afrique en général et le Cameroun en particulier d’assurer la transformation locale de ses produits agricoles. La pandémie du Coronavirus et le contexte international lié à la guerre russo-ukrainienne ont mis au gout du jour la fragilité alimentaire des pays africains. La résurgence des politiques protectionnistes qui découle en vue d’assurer la consommation nationale des grands exportateurs fait craindre le pire. Pourtant, l’Afrique dispose d’un énorme potentiel en ressources naturelles. Ce potentiel reste sous exploité ou alors son exploitation n’intègre pas la transformation sur place qui est susceptible de générer de la valeur ajoutée et de la richesse sur le continent.

« L’Afrique ne doit plus importer pour manger », il est plus urgent pour le Cameroun de prendre son destin en main en transformant localement ses produits. C’est dans cette perspective que Paul Biya président de la République du Cameroun, au Sommet USA-Afrique le 12 décembre 2022 pour assurer le développement des économies africaines que : « L’une des solutions passe par le financement de l’exploitation et de la transformation des ressources naturelles de l’Afrique sur son sol. »

Nous appelons notre gouvernement à adopter des politiques adéquates pour assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire du pays. Au Cameroun, chaque région, chaque département, chaque village produit des aliments qui sont adaptés aux conditions économiques et climatiques locales. Il serait donc judicieux pour les politique publiques de soutenir les producteurs à la base pour la transformation de ces produits. Considérée comme une activité ancestrale, la transformation est la voie par excellence de la valorisation des produits locaux.

Il est temps de mettre fin à une économie tournée vers l’importation des produits alimentaires et agroalimentaires. L’Etat camerounais doit s’investir sur des politiques locales de production massive et de transformation. A cet effet, nous appelons à la création, au soutien et à l’incitation de toutes les initiatives et projets portés vers la transformation locale des produits agricoles. Notre agriculture doit être capable de nourrir notre population ou, en d’autres termes, assurer notre autosuffisance alimentaire.

La transformation donne ainsi aux ruraux la possibilité de diversifier leurs sources de revenus. Dans une région où les agriculteurs pratiquent des cultures identiques, la transformation leur permet de se protéger de la baisse des prix pendant les périodes de surproduction saisonnière. Elle permet également à ceux qui pratiquent les cultures de base d’accroître le revenu du ménage. Par exemple, en Asie, on ajoute de la valeur aux fruits et légumes en les transformant en pickles, chutneys et autres relishes. Ces petites entreprises sont un important débouché pour la main d’œuvre locale et peuvent générer jusqu’à 60% d’emplois.

Beaucoup de gouvernements encouragent le développement des entreprises de transformation de produits pour deux raisons. Premièrement, elles ont la capacité de créer un nombre considérable d’emplois. Deuxièmement, elles renforcent la sécurité alimentaire des populations. Enfin, elles produisent des aliments qui peuvent être exportés et contribué ainsi à la prospérité du pays. Les autorités doivent saisir cette opportunité.

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Sur le plan de l’employabilité des jeunes, le Cameroun se doit d’investir dans la transformation locale car elle est porteuse de croissance. L’amélioration de la souveraineté alimentaire et l’augmentation des revenus des populations rurales nécessite plusieurs axes de travail, comme le droit de protection du marché alimentaire par des taxes d’importation, une augmentation et une diversification de la production agricole, une production plus durable en réduisant les apports chimiques, mais aussi la promotion de la consommation des produits locaux.

La concurrence des produits importés est lourde, surtout dans la capitale où une grande partie des produits alimentaires consommée vient d’Europe, d’Asie ou de l’Amérique. Dans un pays, où deux tiers de la population vit de l’agriculture, il est nécessaire d’augmenter l’offre des produits alimentaires transformés localement et d’agrandir la part du marché des produits locaux.

Dans ce contexte, une des filières la plus prometteuse est le manioc. Le manioc est un tubercule assez répandu dans le pays, qui nécessite relativement peu de fertilisants, de pesticides et d’entretien. A cause de son apport de calories et de revenus additionnels provenant des racines et des feuilles, l’importance du manioc dans la lutte contre l’insécurité alimentaire ne cesse d’augmenter.

Les performances économiques africaines ces dix dernières années avec la crise du Covid-19 ont été remarquables, avec une croissance moyenne de 5%. Si cette croissance se maintenait, les projections indiquent que le PIB du continent pourrait tripler d’ici 2030. Il peut même être multiplié par sept en 2050 et dépasser celui de l’Asie. Or pour l’instant, cette croissance ne s’est traduite ni par des créations d’emplois, ni par la réduction des inégalités.

La production agricole est l’un des secteurs les plus importants pour une majorité de pays africains. Environ 75% de la population dépend de ce secteur comme moyen d’existence. L’histoire a montré combien l’agriculture (l’agroalimentaire et l’agro-industrie,) est un moteur de croissance à travers le monde, au Brésil par exemple, ou encore en Chine.

L’agroalimentaire et l’agro-industrie représentent plus de 30% du revenu national des pays africains et constituent l’essentiel des revenus d’exportation et de l’emploi. Cette industrialisation permettrait aussi de sortir un grand nombre d’habitants des zones rurales de la pauvreté et de créer des emplois. La transformation des produits entrainera forcement le développement industriel. En effet, la transformation agro-alimentaire a de forts effets d’entrainement sur l’économie et une capacité à créer de la valeur ajoutée sur le territoire.

L’agroalimentaire est un réservoir important en termes d’opportunités. Le postulat sous-jacent d’une diversification des sources de croissance peut permettre d’éviter une trop grande dépendance vis-à-vis des revenus d’exportation issus des produits de base.

 

Nairobi, 19 décembre 2022

 

(e)Cédrick PENDA MOUKOKO

Leader du Mouvement Franckiste pour le Changement et  le Progrès ( MFCP)

 

 

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