Prise d’otages dans le nord Cameroun : Les ravisseurs exigent plus de 167 000 euros de rançon

Suite à la prise d’otage de deux employés de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et de  l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), leurs ravisseurs exigent une rançon de plus de 167 000 euros.

 

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Afrique54.net | Deux personnels de  la GIZ et de  l’IRAD ont été enlevés dans la Région du Nord du pays notamment dans le département du Mayo Rey, a révélé une source sécuritaire à Afrique54.net.

Sans  fournir plus de détails,   notre source indique  que les ravisseurs réclament une rançon de  110 000 000 FCFA soit 167 745 euros. Les autorités administratives et sécuritaires ont été  informées et s’activent  déjà pour obtenir la libération des otages dont les noms restent encore inconnus.

Selon des recherches menées dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord par l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS) et l’Association Sembe, en dehors de Boko Haram, d’autres groupes se livrent de plus en plus à des enlèvements. Les auteurs de ces actes sont d’anciens bergers et des bandes criminelles composées de Camerounais, de Nigérians, de Nigériens et de Tchadiens. Les ravisseurs vivent dans la brousse et dans les montagnes le long de la frontière qui sépare le Cameroun et le Nigeria, et font équipe avec des complices locaux qui leur servent d’informateurs.

 

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Le phénomène existe depuis plus de dix ans, et tend à s’aggraver ces quatre dernières années. Une personne interrogée a déclaré : « Environ 60 cas ont été signalés, et beaucoup d’autres ne le sont pas, car la plupart des familles préfèrent ne pas donner l’alarme lorsque leurs proches sont en captivité ».

Les populations sont généralement réticentes à faire appel aux autorités pour retrouver leurs proches. Dans la plupart des cas, elles craignent que les membres de leurs familles soient tués si le gouvernement ou les forces de sécurité interviennent, et négocient donc avec les ravisseurs. Les familles doutent également de la capacité ou de l’engagement des forces de sécurité à libérer leurs proches sains et saufs. Des groupes d’autodéfense sont parfois appelés à l’aide, mais ils ne disposent pas des armes appropriées pour affronter ces criminels.

Les enlèvements sont plus fréquents pendant la saison sèche, lorsque les communautés sont plus faciles d’accès. Les attaques ont souvent lieu tard dans la nuit. Des groupes armés d’environ quatre à dix personnes prennent d’assaut les maisons, tirant parfois des coups de feu en l’air pour dissuader les habitants d’opposer une quelconque résistance. De nombreuses victimes sont emmenées de l’autre côté de la frontière, au Nigeria, au Tchad et en République Centrafricaine, ou séquestrées dans des cachettes au Cameroun.

 

© Afrique54.net | Lucien Embom 

 

 

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