► Le nouveau président de la Commission de la Cemac l’Equato-guinéen Baltasar Engonga Edjo hérite-t-il d’un nid de rapaces et de ‘’ Picsou ’’ ?

 ► Zoom sur l’ambiance au sein  de la Commission avant sa désignation.

 

 

Afrique54.net – Du 15 au 17 mars 2023, Yaoundé a été aux couleurs de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC). La Commission de cette institution a organisé le 15 mars 2023 dans la capitale camerounaise, la 39eme Session Ordinaire du Conseil des Ministres de l’Union Economique d’Afrique Centrale (UEAC), préparatoire à la 15eme Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC prévue le 17 mars 2023.

 

 

Sujets phares

Plusieurs sujets débattus notamment la mise en œuvre du Programme des Réformes Economiques et Financières (PREF-CEMAC), de l’évolution du processus de rationalisation des Communautés Economiques Régionales d’Afrique Centrale, à savoir, (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale-CEEAC-, Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale-CEMAC-, et la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs-CEPGL-), de la réforme du Franc CFA, des conséquences de la guerre en Ukraine et de la cryptomonnaie sur les économies de la sous-région, puis des ‘nominations au sein de certains organes et institutions de la CEMAC.’

Tous ces points sont d’une très grande importance. Néanmoins, celui qui porte sur les ‘nominations au sein de certains organes et institutions de la CEMAC,’ semble depuis plusieurs années ne pas recevoir toute l’attention qui devrait lui être accordée. Les critères de nomination sont flous malgré les textes qui canalisent le recrutement dans cette institution. Le ‘background’ des nominés n’est pas pris en compte. Leur compétence et leur aptitude à gérer les ressources humaines, matérielles et financières, ne sont presque jamais passées au tamis des critères de sélection. La cooptation est d’or. Le népotisme est seigneur.

 

 

Ona Ondo ne fonctionne qu’avec ses parents

Le président de la commission, le Gabonais Daniel Ona Ondo, économiste, a passé des années à crucifier les Bongo dans les amphithéâtres jusqu’à ce que ces derniers le nomment. Rentré dans les rangs, il est devenu le meilleur griot du système qu’il vouait aux gémonies. « On peut tout dire d’Ona Ondo, mais pas remettre en question sa loyauté envers Ali Bongo Ondimba, » déclare un de ses proches. Ce faux chantre du puritanisme dans la gestion politique et socio-économique, est un adepte du clientélisme et de la mauvaise gouvernance. « Quelques mois seulement après sa prise de fonction’ comme président de la Commission, il a recruté sans respect des procédures. Pire, il a embauché sa fille, ses neveux, son oncle, sa tante. En résumé, Ona Ondo ne fonctionne qu’avec ses parents, » affirme un cadre de la Commission.

La Tchadienne Fatima Haram Acyl, vice-présidente de la Commission, en septembre 2019 assurait être dans l’obligation d’affirmer clairement [son] opposition’ aux méthodes’ cavalières de gestion de Ona Ondo, ainsi qu’à la déconfiture où elles conduisent dangereusement la communauté. Mais la machine de corruption avait bloqué Fatima dans son combat pour le redressement de cet organe de la CEMAC, devenu le domaine de la famille Ona Ondo.

 

 

Da Piedade Verissimo et Kapinga Ngandu, démanteleurs de la CEEAC

Les tares reprochées à Ona Ondo sont les mêmes qui sont au tableau des critiques faites au président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale(CEEAC), son Excellence Gilberto Da Piedade Verissimo. Da Piedade aurait pour alliée, la Congolaise Yvette Kapinga Ngandu, la Commissaire en charge du département de la promotion du génie du développement humain et social. Ces deux personnes selon certaines sources internes, tisseraient autres relations que professionnelles. Ils constituent le rouleau compresseur qui broie toutes les personnes qui osent s’opposer à leur hégémonie.

En 2021, reçu par le chef d’Etat congolais Denis Sassou Nguesso à l’époque président en exercice de la CEEAC, Da Piedade a présenté un chapelet de projets porteurs. Ils concernaient l’intégration physique, notamment celle des infrastructures routières qui devraient relier les capitales des Etats en particulier et les Etats membres de la CEEAC de manière globale ;  la libre circulation des personnes et des biens ; la sécurité au sein de l’espace CEEAC ; le lancement de la Zone de Libre Echange Continentale (ZLECAf) ; la situation sécuritaire et sanitaire en République Centrafricaine. Alors qu’il plaide pour une liaison extraterritoriale qui permet de relier les communautés, il est incapable de faire autant sur le plan des relations humaines au sein de l’institution dont il est à la tête.

 

 

L’EHT-CEMAC et le ‘’préfet-boxeur’’

L’Ecole d’Hôtellerie et de Tourisme de la CEMAC (EHT-CEMAC) de Ngaoundéré est victime de ces espèces de charançons. Depuis plus d’un an, Marie Alphonse Dembedzet, le Directeur Général de cette prestigieuse école, ne paie pas les prestataires. En plus, il n’a pas une oreille attentive. Il n’écoute pas ces ‘‘auxiliaires-fournisseurs’’qui sont une pièce maîtresse dans le fonctionnement de l’EHT.

L’attitude de Dembedzet ne saurait étonner ceux qui le connaissent. Son passé explique sa duplicité. Le 13 août 2008, alors préfet du Niari, Dembenzet, fait venir le préposé du trésor, pour se faire payer ses indemnités, pour les festivités du 15 août. Le fonctionnaire du trésor se précipite dans ses bureaux, les fonds disponibles, mais pas les pièces comptables devant venir de Brazzaville. Par conséquent, il ne pouvait procéder aux opérations de paiements. Le fougueux et impatient le préfet Dambedzet, par ailleurs boxeur professionnel, et président de la fédération congolaise de boxe, ne l’entend pas de cette oreille. Il transforme son bureau en cellule. Séquestre ce haut fonctionnaire. Le met en miettes entre les murs clos de son bureau. Il hérite de cette brutalité injustifiée le titre de ‘‘préfet-boxeur,’’ dans les media congolais.

 

 

Prestataires de l’EHT-CEMAC mis K.O

Au nombre des prestataires à qui Dembedzet doit plusieurs dizaines de millions FCFA, on compte ‘Mohamadou Bassirou’ Fruits et légume, ‘Ets Alimentation Noblesse,’ liqueurs et vin, ‘Ets Groupe Metafa,’ production de la volaille, ‘Ets. Issa Nana,’ boucherie, ‘Ets Fotepson Multiservice,’ consommables et productions diverses. Tous ces prestataires sont à sec.

La suite, certains parmi ces derniers ont presque déposé leur bilan. Les élèves sont réduits selon certaines sources à la ration haricot, poisson. Si Dembedzet, l’actuel DG de l’EHT-CEMAC s’en va, il pourrait être remplacé par un Gabonais. Le dossier sera sur sa table. Reste à savoir s’il va solder les factures en instance. Le faire ne nécessite pas une pression particulière. Ni ne demande que cette affaire soit portée devant les plus hautes instances pour arbitrage. Payer ces factures, reste un impératif moral. Une façon d’encourager l’auto-entreprenariat. Mais surtout cultiver la solidarité africaine. Ce communautarisme qui manque ailleurs.

Nettoyer la cage CEMAC

Ona Ondo, Da Piedade, Dambedzet, sont le prototype d’individus qui trônent au sommet des organes de la CEMAC. Selon les témoignages provenant des sources internes à leurs institutions, ils ‘compressent leurs collaborateurs. ’‘Réduisent leurs attributions et liberté.’ Mettent à mal la ‘collégialité.’Intimident et maltraitent leurs collègues.’

Ils sont là à percevoir de gros salaires pour ne rien faire, sinon piller encore plus l’institution en mettant en avant leurs réseaux mafieux ou en détournant et surexploitant les voies légales et procédures de l’institution. C’est ainsi que profitant de leurs obligations sous-régionales et au-delà, dans des conseils d’administration, de pilotage ou autres, ils gonflent les frais de missions en prolongeant ou en multipliant les missions.

Heureusement, au sein de ces nids de rapaces, ces ‘’Picsou’’ ont des collaborateurs qui ne se rendent pas complice de leur abus. Ni par le silence. Ni par des actes permettant la perpétuation d’une telle situation.

 

Par Dr Feumba Samen

 

 

 

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