Droit en Tunisie : Les violences domestiques ne reculent pas

Human Rights Watch (HRW) affirme que cinq ans après l’adoption de la loi 58 sur les violences domestiques, son application reste partielle et peu de ressources sont disponibles pour sa mise en œuvre.

 

 

Afrique54.net – HRW prend position dans son communiqué du 08 décembre 2022. D’après l’ONG, les autorités tunisiennes ne parviennent pas à protéger les femmes contre les violences domestiques malgré la promulgation en 2017 d’une loi 58.

Human Rights Watch a documenté plusieurs cas de violence domestique dans son rapport de 106 pages ayant pour titre ‘Il t’a frappée et alors ? : Lutter contre les violences domestiques en Tunisie’’.

Ce rapport nous apprend que malgré l’engagement de certains responsables et l’adoption de l’une des législations les plus strictes contre les violences domestiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’application insuffisante de la loi tunisienne expose les femmes aux risques de violences.

« Les autorités ne réagissent pas, n’enquêtent pas, n’offrent pas systématiquement de protection aux femmes qui dénoncent des violences, et le manque de financement des services de soutien, notamment des centres d’hébergement, a laissé de nombreuses survivantes sans aucune échappatoire, » affirme HRW.

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L’organisation reconnaît que l’adoption de la loi 58 a été une réalisation importante, obtenue de haute lutte, pour combattre les violences à l’égard des femmes en Tunisie.

«  Cinq ans plus tard, cependant, de nombreuses femmes continuent d’être des victimes de graves abus de la part de leur conjoint et d’autres membres de leur famille, et se voient refuser les protections et l’assistance que les autorités leur doivent, » martèle Kenza Ben Azouz de Human Rights Watch.

De 2021 à nos jours, Human Rights Watch a mené des entretiens avec plus de 100 personnes à travers la Tunisie, dont 30 survivantes de violences domestiques, des policiers, des avocats, des juges et des prestataires de services, au sujet de la réponse des autorités tunisiennes aux violences domestiques.

On a constaté que la plupart des femmes tunisiennes, en particulier si elles vivent en zone rurale ou sont analphabètes, ignorent les mesures et les services disponibles pour les protéger contre les violences en vertu de la Loi 58. Cela est dû en partie, à des campagnes d’information publique et à une signalisation inadaptée.

 

© Afrique54.net| Lucien Embom, depuis Yaoundé

 

 

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