Cameroun – Media : Raoul Christophe Bia, le reporter anticonformiste  qui dérange

La platitude est la norme dans le monde médiatique camerounais. Les constructions positives sont combattues. L’anormale célébrée. L’immoralité louée. Les talents tués. L’anti-modèle sanctifié. L’incivisme glorifié. Tout le monde doit rentrer dans la boîte de corruption des multinationales, des représentations diplomatiques occidentales et de leurs ONGs criminelles.

 

 

Le Conseil National de la Communication (CNC) y contribue -t-il?. Prendre des libertés, sortir de ce cercle des cécités mentaux même sans briser la loi,ou refuser d’y entrer, devient un crime. Raoul Christophe Bia est une des victimes de ce cercle de contre-valeurs.

Référence dans la cohorte

Le genre journalistique qui transmet des données et des faits concrets et exprime l’information de la façon la plus objective possible, est le genre adopté par Raoul Christophe Bia. En d’autres termes, il est dans les ‘genres journalistiques informatifs.’ Plus précisément dans le ‘reportage informatif’ qui part d’une ‘nouvelle, approfondit la répercussion qu’a eue celle-ci pour la société.’ En clair, il donne un écho à la nouvelle,‘moins ample’ que le reportage,compris comme ‘un ensemble d’informations dans laquelle le récit est un peu plus littéraire.’

Ce terrain journalistique exige le bon sens, l’observation, le flair, la compréhension des faits, leur juste interprétation,la maîtrise des mots, et une belle tournure dans l’utilisation du verbe. Raoul Christophe Bia, s’est forgé ces qualités pour‘Vision 4.’Il est une référence  —comme Tony Michael Menga, plus discret dans les mots, mais au ton grave tant imité et jamais égalé—  dans la cohorte des reporters Camerounais balbutiants.

Cachet particulier

L’emploi de diverses formes littéraires est son cachet particulier pour rendre les informations qu’il traite et qui donne sa vision particulière sur les sujets d’actualité. Subtilement, son reportage contient un zeste idéologique (éditorial), un petit parfum de ‘lettre au directeur,’la brise d’un texte explicatif ou argumentatif (opinion), voire un avis (critique).

Ce mélange imperceptible de genres ‘informatif’ et ‘opinion,’ délicatement agencé, habilement servi au public,font de ses reportages un bel hymne aux oreilles, et un creuset d’information. Mais aussi et surtout un foyer incandescent pour ceux qui sont mis en cause dans ses enquêtes, et un argument pour leurs complices qui souhaiteraient l’abattre en plein vol.

Renaissance journalistique

Ce style complexe peut intervenir dans la communication ou le marketing qui nécessite une adaptation du style d’écriture à la maîtrise des règles d’écriture, pour atteindre son audience. Pour arriver à ce résultat, Bia a dû d’un côté, faire la critique du style journaliste camerounais qui nage dans la platitude.

De l’autre, il s’est auto-diagnostiqué et corriger ses erreurs. Sur ces fondements, il a créé son chemin dans la broussaille du journalisme camerounais au style presque uniforme, pâle, inutilement agressif, quand les acteurs ne se copient pas les uns les autres. ‘Phrases courtes,structure claire, poétique en prose ou libre,’—c’est la marque Raoul Christophe Bia.

Il a donné à son style la valeur du conte enrichi de proverbes. La renaissance africaine dans le journalisme. Un petit pas, mais un pas significatif, qui brise la monotonie journalistique conspirative et ‘constipative’ occidentale dont les Africains sont friands. A cela, son récit rendu sur le ton du ‘kongossa’ (commérage), dont les Camerounais sont gourmands, apprivoise les cœurs. Ceci expliquerait pourquoi ses reportages, en Français, ou sous-titrés se partagent et s’arrachent dans la diaspora comme du pain sacré dans les églises.

Accent du village‘Bikok,’

En plus d’avoir trouvé un angle original pour rendre intéressante une information ordinaire et d’en faire un scoop, Bia a trouvé un ton et un rythme à son reportage. Il ne singe pas l’accent occidental comme l’ensemble des journalistes africains en général, et camerounais en particulier, qui ‘whitisent’ pendant une minute pour les plus tenaces, et retombent lamentablement dans leur accent naturel qu’ils cherchent à fuir. Des scènes honteuses qui font sourire ou rire à gorge débout on née des petits Africains nés dans l’antre français ou les petits français d’origine.

Bia Raoul a gardé son accent du village. Celui de ‘Bikok, ’Département de la ‘Mefou et Akono,’ dans le Centre. Cette particularité, les ‘blanchi(e)s’ mentaux la considèrent comme un‘eyesore.’Une horreur. Mais qui au contraire est un outil journalistique très puissant qui lui permet de donner un autre flot au rythme sémantique et de briser l’insipidité de ton de lecture consacré dans le journalisme camerounais. Cette façon naturelle de placer sa voix au texte sans l’édulcorer, ‘accroche’ sa cible,‘stimule’ son intérêt, la maintient dans sa ‘progression,’ jusqu’à sa ‘chute.’C’est ça le secret journalistique qui sort du canal commun.

CNC et le ‘je me courbe et l’autre dit, tu te courbes,’

La spécificité des éléments et le langage imagé ou indirect pourtant caractéristique du parler africain rend ses détracteurs hargneux. Ainsi, le CNC inoffensif face aux media-mensonges comme ‘France 24’ et ‘RFI,’ devient un monstre face à Christophe Raoul Bia. Sa suspension d’exercer en relation avec les ‘affaires Emilienne Nvogo et d’un activiste(?)’qui serait ‘PD,’ne serait fondée sur aucun motif légitime. Il serait un fusible à faire griller pour disjoncter un media qui dérange une fraction des chasseurs de trône.

Dans un autre registre, les promoteurs du ‘je me courbe et l’autre dit, tu te courbes,’ voudraient éteindre une voix qui indique que tous les orifices dans un être humain n’est pas fait pour le sexe.

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Persécuter les journalistes qui rendent compte des faits d’actualité qui détruisent une nation,c’est tenter de remonter à la nage une chute d’eau, pour échapper à un dangereux reptile marin.Le Cameroun est confronté à une urgence sociale, et devrait être nettoyé.

Dans ce contexte, le CNC ne malmène pas la liberté de la presse. Il veut châtier un journaliste qui ne s’accommode pas aux anti-valeurs. Ni à l’omniprésence et de l’omnipotence d’un organe dictatorial de régulation.Le CNC, plutôt que d’être une instance de répression, se doit d’être aussi dans le monde des media, un défenseur de la morale.

 

Une Chronique de Dr Feumba Samen

 

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