Hué en France le 14 juillet aux Champs-Elysées , Macron annoncé au Cameroun où il est « mal venu »

Selon des informations relayées par plusieurs médias français et africains, le chef d’État Français, se rendra au Cameroun du 25 au 26 juillet 2022. Une visite qui intervient après sa mauvaise expérience lors de la célébration de la fête nationale de la France.

 

 

Afrique54.net │ Yaoundé – Emmanuel Macron est attendu le 26 juillet, dans la capitale Yaoundé. Une visite qui n’est pas appréciée de tous. Avec la mauvaise réputation des derniers jours du président français dans son pays, les élites camerounaises se posent plusieurs questions. Selon des informations recueillies, le président français se rend au Cameroun pour positionner les entreprises françaises qui entendent tirer profit de la Stratégie Nationale de développement (SND 30). Bien plus, il se penchera sur le rachat des actions de New Age dans le projet de Gaz d’Etin de par le franco-britannique Perenco. Ceci dans une position de partenaire stratégique de la SNH.

Pour l’édition du 13 juillet 2022, du journal Jeune Afrique, «  il sera alors question d’enjeux sécuritaires : crise anglophone, menace Boko Haram dans le Nord du pays…mais aussi politique. Le reste de sa visite devrait être consacré à la sécurité alimentaire. Emmanuel Macron entend en effet profiter pour alerter les partenaires internationaux sur l’impact de la guerre en Ukraine sur le continent et soutenir la production locale. »

Selon Calixthe Beyala, écrivaine camerounaise, c’est bien beau de vouloir mettre les pieds au Cameroun. Mais pour quelle raison. Dans un long message adressé au président français, la romancière ne semble pas approuver l’avenue d’Emmanuel Macron. Car, la France ne vient que protéger et planifier des stratégies pour mieux préserver ses intérêts. Alors si c’est le cas, pour elle, il ne doit pas.

« Vous venez défendre les intérêts de la France et c’est bien, très bien. Mais allez-vous demander pardon au peuple camerounais martyrisé ? Venez-vous pressé par le désir de reconnaître les crimes de la France et présenter des excuses à ce peuple meurtri ? Venez-vous établir des relations de respect mutuel ? Venez-vous pour adouber un homme pour la transition au Cameroun, cette transition dont on parle et qui n’est pas si lointaine ?Sachez donc Monsieur le Président que le Cameroun n’est pas la Côte d’Ivoire ! Que le Cameroun n’est pas le Tchad ! Que le Cameroun n’est pas le Gabon ! »,a-t-elle précisé dans sa lettre.

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Les Camerounais rejettent cette visite

« Il faut dire que le Cameroun se retrouve déjà tant submergé et envahi par des entreprises françaises. Des infiltrations dans des partenariats. Même les administrations camerounaises ont été infiltrées par la France. Ceci au travers de la C2D, qui se dit contrat de désendettement et de développement. Aujourd’hui nous voulons être libre et  avoir soit des relations gagnant -gagnant soit rien avec le pays de Macron », affirme Dalila Patalé, universitaire, politologue.

Pour les internautes, le président français qui a été le 14 juillet hué et sifflé par la foule durant toute la descente des Champs-Elysées et ne saurait être écouté au Cameroun, sauf si celui-ci venait à demander de l’aide au président Biya. Ce qui serait une belle position de faiblesse.

Le RDPC se prononce

Par ailleurs, le militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) Luther André Meka, a vite fait de préciser qu’il s’agit d’une visite de négociation qui part du fait que la France perd progressivement le terrain et son pré-carré.

« Le président français Emmanuel Macron est annoncé au Cameroun pour une visite aux contours très diplomatique. S’il est vrai que la France est une vieille amie du Cameroun et de l’Afrique notamment francophone par l’histoire, il est évident que la France perd progressivement le terrain et son pré carré (est une métaphore utilisée par Vauban pour résumer la politique qu’il conseillait à Louis XIV et à ses ministres pour mieux défendre le territoire français) malgré quelques accords. A travers la visite du ministre des Affaires étrangères, LE DRIAN, la France a accompagné le Cameroun dans le processus du grand dialogue et a participé à la réalisation de quelques projets structurants (2eme pont sur le Wouri, Natchigal…). Mais depuis quelque temps, le président français s’illustre par quelques inconvenances et indélicatesses qui frisent le mépris de la souveraineté du Cameroun à travers certaines injonctions dialogiques par une certaine jeunesse en France », a-t-il indiqué.

Selon lui,   Macron n’a plus de choix que de se rendre au Cameroun. Ceci vis-à-vis des décisions du président Biya.

« Nul doute que l’option du président Paul Biya de diversifier les partenariats n’est pas du goût de l’ancienne colonie, notamment la convention militaire avec la Russie, la convention minière de Kribi avec la Chine, et les échanges commerciaux avec la Chine. En effet de 1990 à nos jours, la France est partie de 40% de parts de marchés à 10% au Cameroun. Une perte drastique de 30% de part de marchés en 30 ans. Par ailleurs de 2000 à 2014 sur les 2750 milliards des investissements directs de l’étranger (IDE), 1850 milliards viennent de la Chine soit 67%, le reste venant de la France, USA, et le Nigeria. Selon l’INS en 2018, le principal fournisseur du Cameroun est la Chine avec 18, 5% de livraisons.

L’empire du milieu est également le principal client avec 23,8%. Une véritable percée de la Chine au regard de son respect des affaires internes et de la souveraineté des États. Pour parodier le président Biya la différence avec la Chine est qu’elle n’enlève, ni n’impose rien à personne. Dans ce contexte difficile pour la France, comme Hollande, Emmanuel Macron descend sur le tarmac pour négocier. Entre États, il n’y a pas d’amis, que des intérêts, et Macron quittera l’Elysée pour Yaoundé pour sauver les intérêts français au Cameroun. Il reviendra au Sage Africain S.E. Paul Biya d’en juger l’opportunité et l’intérêt pour son peuple », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Les conseillers et la compagnie d’aide de Macron

Emmanuel Macron devra ainsi, s’attendre à affronter avec sa délégation plusieurs sujets difficiles à tabler. Sûrement Il comptera sur les compétences et les conseils de Catherine Colonna, ministre des Affaires européennes et étrangères, Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, Franck Paris, conseiller Afrique du président de la République et Christophe Bigot, directeur Afrique du ministère des Affaires européennes et étrangères.

 

 

© Afrique54.net │ JGM

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