Tribune libre – Eto’o, les fanatiques et les détracteurs

 

Par Thierry Djoussi

Les frontières de l’escalade ont été repoussées ces derniers jours. Deux panelistes qui n’ont pas la même appréciation de Samuel Eto’o, brillamment élu  président de la Fecafoot le 11 décembre 2021, en sont venus aux mains sur un plateau de radio, après des joutes oratoires de  bas niveau.  L’un adule Eto’o autant que l’autre le dénigre. Ils étaient invités à Royal FM pour défendre leurs points de vue respectifs. Une opportunité gâchée!

 

 

La vidéo de la honte fait le buzz, depuis lors, sur les réseaux sociaux, mais des gens encouragent cette barbarie. Des gens se recrutant parmi les fanatiques de Samuel Eto’o fils. Ils soutiennent aveuglément un des leurs que l’on voit sur l’extrait vidéo donner le premier coup de poing. C’est encore lui, que l’on voit le premier insulter.

Un peu partout dans le monde, des individus disent tuer « au nom d’Allah’ ». Faut-il au Cameroun, pays qui a d’important défis à relever pour son développement, que certains compatriotes en soient à « cogner » pour Eto’o ? On n’est pourtant libre de soutenir ou de ne pas soutenir l’actuel exécutif de la Fecafoot.

D’ailleurs tous les hommes forts de Tsinga (d’Iya à Tombi en passant par le Pr Owona) ont eu leurs contempteurs acharnés. Pourquoi penser qu’il en irait autrement de Samuel Eto’o. Le petit monde du foot camerounais est ainsi fait. Ironie du sort, ceux qui, aujourd’hui, cassent de l’opposant étaient hier des opposants attitrés de Seidou Mbombo Njoya, prédécesseur de Samuel Eto’o.

Nul n’ignore les ravages que des hordes fanatisées ont causés sur l’image des personnalités politiques en vue. Le président de la Fecafoot serait bien inspiré de se  désolidariser de ces fanas. Ils ne lui apporteront que la boue et les faits divers.

La théorie du fou utile

Sur un tout autre plan, avoir des détracteurs  peut avoir du bon. Personnellement, j’ai toujours trouvé tirés par les cheveux les diatribes de Théophile Awana ( que je respecte par ailleurs) contre Eto’o. Je ne suis pas le seul à penser ainsi, au vu du concert de réprobations des auditeurs à chacune de ses sorties. Avoir un opposant autant décrié est du pain béni.

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D’ailleurs, et là c’est de la Haute (avec grand H) politique, les régimes intelligents s’arrangent, généralement en coulisses, pour pousser les opposants médiocres. Cette technique leur permet de gagner facilement les élections et de gouverner, par la suite, sans crainte réelle de soulèvement.

Le tenant du titre depuis 1982 excelle tellement en la matière qu’une figure bien connue avait dit de lui qu’il est le ”meilleur risque” face à des opposants à l’image brouillée. On était à la veille d’une élection présidentielle.

Au lieu de répondre par les coups de poing, il existe  une façon subtile de tirer profit des errements des pourfendeurs du président de la Fecafoot. A cet effet, un brainstorming doit être instauré, autour de Samuel Eto’o, pour créer l’effet de contraste.

Entre un détracteur déconsidéré et un fanatique, je choisis volontiers le premier car ses turpitudes rehaussent, par effet de contraste, l’image de celui qu’il dénigre. Il existe des fous utiles. Jamais des fanatiques utiles!

 

Par Thierry Djoussi

Président de l’Association des journalistes camerounais pour l’agriculture et le développement (AJAD)

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