Côte d’Ivoire : Les raisons  de la mobilisation des  acteurs de la justice transitionnelle par l’Ong Adc-Ci  

 

Dans la mise en œuvre du projet intitulé ‹‹ Vulgarisation de la politique de justice transitionnelle de l’Union africaine en Côte d’Ivoire ›› (Vpjtua-Ci), l’Ong Aide, assistance et développement communautaire de Côte d’Ivoire (Adc-Ci) a initié, en partenariat avec National Endowment for democrate (Ned), un atelier de formation au bénéfice des principaux acteurs pour renforcer leurs capicités. L’activité qui a débuté le mercredi 13 avril s’est achevée le jeudi 14 avril 2022, à Cocody, une commune de la capitale économique de Côte d’Ivoire, Abidjan.

 

‹‹ Vulgarisation de la politique de justice transitionnelle de l'Union africaine en Côte d'Ivoire ›› (Vpjtua-Ci), l'Ong Aide
Les participants effectuent des travaux de groupe sur le rôle de la société civile dans la justice transitionnelle en Côte d’Ivoire – Crédit photo : Afrique54.net

 

Afrique54.net – La Conférence épiscopale régionale d’Afrique de l’Ouest (Cerao) sis à Cocody, a ouvert ses portes les 13 et 14 avril 2022 pour le renforcement des capacités des structures publiques et privées, des Organisations de la société civile (Osc) et des associations des victimes de guerres nationales.

A savoir : l’Union républicaine pour la démocratie (Urd), le Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme (Riddef), la Confédération des organisations de victimes des crises ivoiriennes (Covici), SOS exclusion, l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (Afjci), le Mouvement ivoirien des droits de la jeunesse (Midj), l’Ong TCHEBOROGUE, Bénévolat handi actions sociales, et autres.

Il s’agissait pour chaque participant de s’imprégner des mécanismes et de la politique de justice transitionnelle (JT) de l’Union africaine (UA) adoptée en février 2019 par les Etats membres dont la Côte d’Ivoire.

«  La réparation est un droit pour les victimes et une obligation de l’Etat »

La JT est un ensemble de mesures judiciaires et non judiciaires introduites par l’UA pour établir la vérité et mettre fin à l’impunité dans un pays qui sort des conflits, suite aux violations des droits de l’Homme.

Selon l’expert consultant Maître Drissa Traoré, premier animateur de l’atelier, les mécanismes de JT reposent sur la recherche de la vérité, la justice pénale, les réparations pour les victimes et les réformes institutionnelles. « La réparation est un droit pour les victimes et une obligation de l’Etat », a-t-il indiqué.

Les processus locaux dont les rituels que les communautés utilisent pour régler les différends, pour restaurer les pertes causées par la violence, conformément aux normes et aux pratiques communautaires, viennent consolider le mécanisme formel à travers la reconnaissance des responsabilités et souffrances des victimes, l’expression des remords, le pardon, le versement d’une indemnité, la réconciliation.

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En ce qui concerne la Politique de justice transitionnelle (PJT), l’expert consultant Maître Brahima Bamba, le deuxième animateur a déclaré qu’elle est essentielle pour s’assurer que les processus de JT sont alignés sur les aspirations et les besoins locaux, pour veiller à ce que les activités de JT traitent les causes profondes des litiges et contribuent à la paix durable, etc.

 

Côte d'Ivoire : Les raisons  de la mobilisation des  acteurs de la justice transitionnelle par L’Ong Adc-Ci
Assis à la première place à droite, le président de l’Ong Adc-Ci, Mozart Kouassi Kongué estime qu’il existe plusieurs défis à relever notamment, la justice – Afrique54.net

 Les défis majeurs

Créer un environnement favorable à la mise en place des mécanismes, mettre fin à l’impunité des crimes, négliger aucune forme de souffrances des victimes, faciliter l’interaction entre le gouvernement et les différentes initiatives de la société civile et mobiliser des fonds sont les défis majeurs que veut relever la mise en œuvre de cette politique.

« Il n’y a pas de loi qui définit le statut de victime. Des structures compétentes avaient préparé un avant-projet de loi relatif à la définition de la victime mais, toutes ces idées sont restées dans les tiroirs. Les réparations ne sont pas effectives », a répliqué Mozart Kouassi Kongoué, président de l’Adc-Ci.

Les participants ont tous accordé un intérêt à la vulgarisation de la politique de justice transitionnelle de l’Union africaine en Côte d’Ivoire. ‹‹ Malheureusement nous sortons de diverses crises sociopolitiques qui ont entraîné de nombreuses victimes. Nous savons les actions menées par la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr), par la Commission nationale de réconciliation et d’indemnisation des victimes (Conariv). Mais, elles n’ont pas donné un résultat que nous aurions souhaité. Donc, il m’importait de savoir quelles étaient les propositions faites par l’UA par rapport à la justice transitionnelle qui paraît plus que nécessaire, vu ses résultats au niveau de l’Afrique du Sud. C’est vraiment une justice transitionnelle adaptée à nos réalités, qui prend en compte les victimes et le pardon qui doit venir des bourreaux ››, a affirmé l’ancienne ministre Danièle Boni-Claverie, présidente de l’Urd.

Pour rappel, selon les statistiques disponibles, sur le nombre total de victimes inscrites pour bénéficier d’une indemnisation, la Conariv en a retenues 316000 victimes et rejetés 557000 dossiers.

© La Voix Des Décideurs l Daniel Jessica MEDEBODJI, depuis la Côte d’Ivoire

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