Navigation fluviale au Cameroun : L’efficacité questionnée dans une étude

Dans ses travaux de recherche à l’Institut Supérieur de Management Public (ISMP), Jean de Dieu Sandissang analyse les obstacles au développement en vue d’améliorer les atouts de la navigation fluviale au Cameroun.

 

 

 

Afrique54.net | A Lagdo dans le Nord Cameroun, sur la rivière Bénoué, les activités de pêche et de commerce ont bon dos. Le Cameroun possède de nombreux fleuves et lacs où il est possible de promouvoir le transport. Quelques rivières ou parties de rivières sont navigables, de façon permanente ou saisonnière. Malgré les rares initiatives privées qui visent à développer le secteur du transport fluvial au Cameroun, force est de constater que cette activité est presqu’inexistante dans les documents de planification et de stratégie. Une problématique qui a retenu l’attention de Jean de Dieu Sandissang, objet de son étude de recherche menée en 2023.

 

 

Une étude contributive

Le transport fluvial peut occuper une place importante au Cameroun, où la quasi-totalité des fleuves sont navigables. Cependant le trafic fluvial observé tout au long des fleuves navigables camerounais, implique des unités artisanales de type pirogues motorisées ou à propulsion manuelle (pagaies), réalisant souvent des liaisons locales. Des liaisons au sein d’une circonscription administrative, sur des distances de moins de 5Km et jusqu’à une centaine de kilomètres, comme le révèle cette étude du Sous-directeur des Transports Maritimes Fluviaux et lacustres au Ministère camerounais des transports.

« Aucun aménagement, ni équipement des chenaux de navigation n’existent sur les fleuves et rivières du Cameroun. Les cours d’eau sont généralement encombrés et non entretenus. Pour résoudre ce problème et parvenir à un véritable développement de la navigation fluviale au Cameroun, nous avons adopté une approche méthodologique basée sur l’induction, pour une recherche de type mixte », affirme Jean de Dieu, dans la restitution de ses travaux de recherche face au jury de l’Institut supérieur l’ISMP. Placés sous le thème de l’efficacité de la navigation fluviale au Cameroun, l’étude a le mérite de montrer l’importance de développer ce secteur.

 

 

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Une activité rentable à fort potentiel

Si pour son auteur, l’esprit de la démarche théorique dans cette étude, était d’amener les pouvoirs publics à s’intéresser à la chose fluviale par la démonstration de la rentabilité économique qui se cache derrière ce gigantesque projet structurant ? Elle a tout de même le mérite de remettre sur la table, le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Exploitation des Voies Navigables ainsi que l’étude sur la stratégie du transport fluvial et lacustre au Cameroun. Des travaux réalisés antérieurement, par l’Autorité Portuaire Nationale (APN) en partenariat avec le Ministère des Transports. Au sein des travaux, une cartographie faisait clairement apparaître dix (10) grandes zones de fortes activités fluviales et lacustres au Cameroun.

Une démarche scientifique qui pourrait se présenter comme une alternative au transport routier avec les nombreux accidents de la circulation. D’autant plus que ces inventaires montrent également que dans certaines parties du pays, l’eau est la seule voie de communication, les populations qui en dépendent. Des problématiques qui, après examen et suivi, permettraient sans doute de donner un autre sens au transport multimodal dans le territoire camerounais. Faisant définitivement sortir de l’ombre, ce secteur d’activité avec des résultats visibles.

 

 

©  Afrique54.net | Thierry Eba 

 

 

 

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