Autonomisation : Les régions du Cameroun fortement dépendantes

Face aux pressions sociales qui se vivent de part et d’autres, les autorités locales ont du mal à exercer pleinement leurs compétences. Une situation qui obstrue considérablement la réalisation des ODD au niveau local.

 

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Mireille Kamitatu Olungakana, Conseiller paix et développement au bureau des Nations unies

 

Afrique54.net │  Les trois jours de regroupement des maires des 10 régions du Cameroun dans la capitale camerounaise Yaoundé, sont loin d’être suffisants,  pour permettre aux autorités locales d’exercer pleinement leurs compétences. Y compris celles qui leur ont été déléguées par les autorités nationales ou régionales, dans les limites fixées par laloi.

Ces compétences devraient être complètes et exclusives, et ne pas être amoindries,limitées ou entravées par quoique ce soit,sous réserve des dispositions prévues par la loi. Au délà des disparités apparentes, la question de l’autonomisation des régions est une problématique encore d’actualité, pourl’atteinte et la réalisation des Objectifs de développement durables.

Des challenges encore élevés

« Nos huttes ont été détruites sous nos yeux et la crue a emporté ce que nous possédions», a indiqué Saleh Youssouf, une victime des inondations dans la région du Nord. Avec sa femme et leurs huit enfants, ils font partie des familles qui ont été contraintes d’abandonner leurs logements et de tout laisser derrière eux.

En 2023, ces crues n’ont pas que fait des dégâts dans cette partie du pays. A Buea et Douala quelques uns ont perdus leurs vie, devant le regard impuissant des autorités locales. « Aujourd’hui nous avons une préoccupation première à Douala 3ème, c’est la lutte contre les inondations dans les zones qui sont dans le bassin versant du Wouri», a confié Valentin Epoupa Bossambo, maire de Douala 3ème.

 

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Koume Honoré, maire de la commune de Doumaintang

Vaste champ dopportunités

L’insécurité dans la région du Nord n’apas fait perdre espoir aux éluslocaux de ce côté. «…l’arrondissement de Fotokol a étésaccagé par Boko Haram, donc ma présence ici est de chercher des investisseurs… »,a indiqué le maire de la Commune de Fotokol, Ramad Moussa. Rechercher donc des investisseurs dans ce rendez-vous du donner et du recevoir où 24 pays sont présents au palais des Congrès de Yaoundé. Mais aussi, mettre en lumière le potentiel de chaque localité pour un développement inclusif.

A Doumaintang dans la région de l’Est, la commune semble avoir pris la question de la mal nutrition àbras le corps. « Donc dans cette optique, nous avons créé un complexe agropastorale et piscicole qui est en cours d’implémentation »,a fait savoir Koume Honoré.

Un appui à la décentralisation peu visible

Si dans l’imagerie populaire, la question de l’effectivité de la décentralisation continue de faire débat, dans les faits, le processus semble encore piétiner. Magistrats municipaux et partenaires au développement sont unanimes que la machine doit êtrehuilée, si le pays veut réaliser les Objectifs de Développement Durable, au niveau local.

Pour les Nations unies, que l’on a vu présent àces journées économiquesinternationales des communes, l’appui àla décentralisation est l’un des axes prioritaire et stratégique de la coopération avec Cameroun.

« On a un cadre de coopération avec le gouvernement du Cameroun 2022-2026, et la décentralisation est l’une de nos priorités…L’idées était de donner un échantillonde ce que nous faisons avec les communes», a expliqué Mireille Kamitatu Olungakana, Conseiller paix et développement au bureau des Nations unies.

 

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Ramad Moussa, maire de la commune de Fotokol

De toute évidence, les réponses à l’autonomisation des régions pour la réalisation des ODD au Cameroun passe inéluctablement par la prise en compte de diverses contingences, dont ces externalités qui jalonnent tout processus.

 

© Afrique54.net │ Thierry Eba 

 

 

 

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