[ Chronique de Dr Feumba Samen ]  Affaire Zogo’ : Amougou Belinga dans le couloir de la mort

 


 

 

Le patron de ‘Vision 4’a été placé sous ‘mandat de dépôt provisoire’ à la prison de Kondengui pour ‘complicité de torture par aide’ le 4 mars 2023. Condamner Amougou Belinga, l’envoyer dans le couloir de la mort, l’exécuter le matin, à une date non-précise, sans épuisement de tous les recours (cassation, grâce présidentielle), est le souhait des ‘cyberharceleur’ et des journalistes des caniveaux. ‘Travestir la moralité’ de l’assassinat de Arsène Salomon Mbani Zogo, ‘éborgner les institutions,’ sont quelques stratégies qui ont été mises sur pied par ses ennemis pour atteindre cet objectif.

Travestir la moralité de cette ‘affaire’

Se tuer à répéter, jusqu’à la nausée, que Amougou est coupable pour faire basculer l’intime conviction des jurés pour qu’ils le condamnent en définitive, est l’objectif poursuivi par les ‘antiBelinga.’Ils souhaitent que la vérité soit un naufrage total. Pour cela, ils ont opposé vérité et leur mensonge qui outrepasse la volonté et la raison. Travesti la réalité de manière à abuser autrui—les esprits faibles qui croient avec eux, qu’ils ont fait interpeler Amougou, et amené le juge d’instruction à le placer ‘sous mandat de dépôt provisoire.’ Ils friment et racontent leurs craques. Entre eux, dans leur imagination et rêve, les ‘journalistes de caniveaux’ payés pour déstabiliser l’‘Empire Belinga,’se croient être des journalistes célèbres. Leurs adeptes leur vouent et aux ‘cyberharceleurs’ qui se prennent dans cette ‘affaire’ pour les dieux de l’intelligence virtuelle, une admiration qu’on porte aux caïds.

Les différentes phases de l’attaque menée contre cet homme d’affaires sont élaborées autour de plusieurs stratégies. Parmi lesquelles, changer l’opinion publique sur la moralité de cette ‘affaire’et/ou orienter les enquêteurs dans leur appréciation des faits. Sachant qu’une bévue quelle qu’elle soit dans ce sens serait à leur avantage. Ces calculs faits, ils offrent Amougou aux enquêteurs. Le relais est assuré. Car ils savent que ‘les policiers peuvent employer la force ou d’autres moyens pour obtenir des aveux’ contraire à la vérité. L’auto accusation faisant partie d’‘un large éventail de bourdes [qui] peut entraîner une condamnation injustifiée dans les affaires où l’accusé risque sa tête.’ Explique Michael Radel et, spécialiste de la peine capitale et sociologue à l’université du Colorado à Boulder. C’est donc sur cette piste que les ‘antiBelinga,’ont poussé les enquêteurs qui n’ont présenté aucune preuve sérieuse contre lui pour l’inculquer.

Plus grave, aucune identification par un témoin oculaire n’auraitpas été faite.Pire, ceux qui ont impliqué ce patron des entreprises dans cet assassinat n’auraient aucun élément pour montrer qu’ils l’ont vu sur le théâtre du crime.Jusqu’à ce point, Belinga est victime de colportage des media et réseaux sociaux aux frais de ses ennemis. Il serait par conséquent, inculpé sur la foi de fausses déclarations, qui ont conduit beaucoup de personnes en prison à travers le monde.

Couloir de la mort

L’envoyer dans le couloir de la mort sans preuves, sans aucun élément médico-légal le liant au crime est ce que veulent ses détracteurs.La salive, le sang, les cheveux, qui auraient pu l’incriminer s’il avait été parmi les commando-tueurs n’ont pas été prélevés sur le lieu du crime (qui reste pratiquement un mystère) pour être soumis à un test.Si cela avait été fait, c’est fort possible que les analyses ne soient pas concluantes. Mais les esprits tortueux obligeraient qu’elles soient retenues contre lui…Plus de gymnastique à faire sur ce point. Il est dans leurs mailles pour plusieurs mois.

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Maintenant, il doit être reconnu coupable et condamné. Que l’on crie contre lui, ‘envoyez les gaz et faites-lui la peau.’Des mots qui ont été scandés dans la salle d’audience après la condamnation à mort en 1984 de Kirk Bloodsworth (Comté de Baltimore, Maryland), reconnu faussement coupable du viol et du meurtre d’une fillette de 9 ans.Cinq personnes donc deux enfants (8 et 10 ans), affirmaient faussement l’avoir vu près du lieu du crime. Bloodsworth passera neuf ans en détention, dont deux dans le couloir de la mort. Des analyses d’ADN réalisées sur des pièces à conviction apporteront la preuve de son innocence en 1993—faisant de lui le premier condamné à mort des Etats-Unis innocenté par son ADN.

‘Eborgner’ les institutions

L’‘affaire Belinga’ relève d’une question de mort ou de vie pour certains. Même s’il faut rendre les institutions judiciaires camerounaises aveugles, semblables à celles des Etats Unis qui excellent dans les fautes judiciaires, il le faut. Pourvu que Amougou soit ‘détronché.’Cette justice portée par des considérations non-juridiques, a fait qu’en avril 2020, les Noirs qui ne constituent que 13,4 % de la population des Etats Unis, représentaient plus de 41 % des détenus dans le couloir de la mort.

Cette justice borgne taillée sur des normes politico-sentimentales qui ‘peuvent exposer un prévenu à un risque accru de condamnation injustifiée susceptible de mener à l’exécution,’a fait tuer des mineurs—Hannah Ocuish, une Amérindienne de 12 ans, pendue dans le Connecticut, en 1786. Deux enfants-esclaves pendus en Virginie (l’un de 12 ans, en 1787 et l’autre de 13 ans, en 1796).C’est sûrement ce que certains souhaitent à Belinga.

Pas le sien

Heureusement, le procès de la rue n’est pas le sien. C’est le leur. Le procès de ceux qui ont monté cette cabale contre lui.Mais pour ces entêtés englués dans la manipulation, penser un seul instant que Amougou Belinga serait innocent avant que des preuves irréfutables et tangibles l’inculpent, leur semble déraisonnable.

Pourtant, ils vont s’y faire! ‘Le dossier contre Jean-Pierre Amougou Belinga est vide. Rien que le motif de son inculpation renseigne à suffisance.’ Relève un journaliste. ‘Le juge d’instruction n’a pas tout simplement eu le courage de lui demander de rentrer chez lui.’Poursuit-il.

A cette étape de l’‘affaire,’ les enquêteurs, comme des ‘menteurs’ qui traitent autrui comme une fin, pour reprendre une formulation kantienne, ont ‘mis hors-jeu le respect de la personne humaine.’ Non ‘le respect’ de Amougou Belinga, mais celui de Martinez Zogo dont le sang réclame justice.

 

Par Dr Feumba Samen

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