[ Interview Exclusive] Zone de Libre Echange Continentale Africaine : Danielle Nlate défend les intérêts des femmes et des jeunes 

Dans un entretien exclusif accordé à votre média, la Présidente du Réseau des Femmes Actives d’Afrique Centrale (REFAC) déclare que ce serait une erreur catastrophique, de ne pas inclure ces segments de notre société dans le cadre de l’accord de la ZLECAf.

Découvrez  et à faire découvrir*  l’entretien de cette figure camerounaise très active dans la promotion de l’intégration sous-régionale Afrique Centrale,   qui invite les femmes et des jeunes de son pays à « saisir les opportunités en exportant les produits Made in Cameroun, à l’échelle continentale.

 

 

▌En tant que Présidente du REFAC et Négociatrice en Chef / Déléguée du Cameroun par le Ministère du Commerce au Comité   de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) pour le Protocole relatif aux femmes et jeunes dans le commerce; quel a été l’apport du Cameroun à la Conférence de la ZLECAf sur les femmes et les jeunes dans le commerce, tenue à Dar Es Salaam en Tanzanie du 12 au 14 septembre 2022 ?

Oui ! En tant que Présidente du REFAC et négociatrice en Négociatrice en Chef / Déléguée du Cameroun par le Ministère du Commerce au Comité   de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) pour le Protocole relatif aux femmes et jeunes dans le commerce, mon rôle a été de faire entendre la voix du Cameroun en particulier et de l’Afrique Centrale en général sur les femmes et le commerce des jeunes. Mon action n’a laissé personne indifférent. En ma qualité de Déléguée du Cameroun, j’ai relevé les besoins et préoccupations des entrepreneurs notamment les femmes et les jeunes. Ces couches sociales  connaissent de réelles difficultés à commercer dans la sous-région.

 

 

 

▌ Quel était l’objectif de la Conférence de Dar Es Salam ?

L’objectif de cette conférence était de mener des consultations pour une mise en œuvre plus inclusive de la ZLECAf. Lors de la XIIIème Session Extraordinaire de l’Assemblée des Chefs d’Etats et des Gouvernements de l’Union Africaine tenue en décembre 2020, les dirigeants africains se sont engagés à prendre en compte dans le fonctionnement de l’institution des interventions soutenant les jeunes, les femmes, les petites et les moyennes entreprises. En février 2022 à Addis Abeba en Ethiopie, lors de sa 35eme session ordinaire, il a été décidé d’inclure un protocole sur les femmes et les jeunes exerçant le commerce dans le cadre de l’accord de la ZLECAf.

 

▌ Comment le leadership des femmes et des jeunes dans le commerce peut-il être soutenue dans un contexte de Zone de Libre-Echange Continentale ?

Le leadership des femmes et des jeunes dans le commerce peut être soutenu dans un conteste de Zone de Libre-Echange Continentale en facilitant les procédures administratives fiscalo-douanières et toutes les mesures incitatives liées à la production massive des produits, leur transformation et leur exportation vers les pays de la communauté. il est donc question de doter les uns et les autres d’outils, de moyens et de mécanismes permettant l’épanouissement des jeunes et femmes entrepreneures dans l’opérationnalisation et la mise en place de la ZLECAf.

 

 

Un Panel des femmes dirigeantes africaines – Crédit photo : Refac

 

 

▌ Quels sont les défis auxquels les femmes et les jeunes sont confrontés dans le commerce transfrontalier en Afrique ?

Beaucoup de défis interpellent les femmes et les jeunes dans le commerce transfrontalier en Afrique. Ces défis sont principalement liés à l’accès limité aux ressources productives et au financement et aux difficultés à circuler librement avec leurs produits est un défi majeur Les écarts salariaux entre femmes et hommes font en sorte que les femmes se concentrent sur les activités à faible productivité.

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L’existence du harcèlement sexuel, de la violence sexiste, la charge accrue du travail en matière de prestation non rémunérée et les normes sociales biaisées entrainent des contraintes de mobilité et de temps chez les femmes. La méconnaissance des textes réglementant le commerce et le manque de moyens de s’intégrer dans les chaines de valeurs régionales, l’incapacité de production massive de qualité pour faire face à la compétitivité et à la concurrence, les défis lies au respect des exigences à la sécurité, norme, qualité, et fracture numérique handicapent les jeunes et les femmes.

 

 

 

Avec les déléguées de la RDC, de l’Afrique du Sud et de la Tanzanie – Crédit photo : Refac

 

▌ Quelles sont les facilités existantes au Cameroun en matière de promotion de l’inclusion financière des femmes et des jeunes dans le commerce ?

Les facilités reposent sur les appuis techniques, matériels, financiers et les subventions du gouvernement à travers de nombreux projets et programmes tels que : PEA-JEUNES, PIASSI, PAJER-U, ACEFA, PRODEL… Le gouvernement créé des structures d’accompagnement financier tels que la Banque Camerounaise des Petites et Moyennes Entreprises en abrégé BC-PME et l’Agence de Promotion des Investissements (API). L’Agence rapproche les entrepreneurs des structures bancaires continentales et intercontinentales telles que AFREXIM BANK, UBA, BANGE BANK, UBA ...

 

 

 

▌Pouvez-vous dire un mot sur l’Initiative 2030 de l’Union Africaine en ce qui concerne l’inclusion financière et économique des femmes et des jeunes.

L’Initiative 2030 de l’Union Africaine vise entre autre à évacuer les goulots d’étranglements qui perpétuent la pauvreté, la privation et l’injustice sociale. C’est une initiative qui promeut partenariat public-privé femmes et jeunes. Ce qui pourrait aboutir à l’inclusion financière économique, à l’autonomisation et à leur bien-être.

Les priorités de cette initiative peuvent harmoniser les activités des parties prenantes pour un impact plus grand, ou mettre en place des mécanismes pouvant assurer le succès du cadre des clusters. Cela pourrait contribuer à l’harmonisation des collectivités avec la mise en place, d’une structure de coordination et un type d’architecture de financement qui devrait être adoptée.

 

Un Panel des femmes dirigeantes africaines – Crédit photo : Refac

 

▌Quelles solutions au commerce ont-elles été adoptées pour améliorer la compétitivité des femmes et des jeunes sur le marché de la ZLECAf ?

Pour améliorer la compétitivité des femmes et des jeunes sur le marché de la ZLECAf,  il a été mis sur pied des solutions numériques et des plateformes de commerce électroniques. Ces outils facilitent les transactions, les activités commerciales et les systèmes de paiement. Il s’agit de garantir un environnement sûr et un processus simplifié pour les femmes et les jeunes commerçants dans le cadre de la ZLECAf. Les femmes et les jeunes du monde des affaires doivent être formés dans l’usage des TIC, la politique et la finance pour intégrer l’économie numérique, l’écosystème de l’innovation et s’impliquer davantage dans la conception de canaux et des solutions de commerce électronique.

 

 

 

▌ Comment les femmes et des jeunes camerounais peuvent-ils saisir les opportunités sur le marché de la ZLECAf ?

 

Participants et déléguées des 55 pays d’Afrique – Crédit photo : Refac

Les femmes et les jeunes camerounais pourront saisir les opportunités en exportant les produits Made in Cameroun, à l’échelle continentale.

L’Afrique est un vaste marché de près d’un milliard trois cent  millions d’habitants offert par la ZLECAf avec en prime la maitrise des mécanismes et des rouages liés aux conditions d’exportation et d’importation (Transport- Douane-Norme-Réglementation et Formalités administratives requises). Les marchandises peuvent circuler librement et en toute sécurité sur le continent dans le cadre de la Zone. Plusieurs opportunités s’offrent aux entrepreneurs camerounais en somme.

 

▌Au terme de leurs travaux, les participants à l’unanimité, ont reconnu l’urgence d’élaborer le Protocole de la ZLECAf sur les femmes et les jeunes dans le commerce, en vue d’accompagner de manière significative la participation de ces acteurs cibles à la mise en œuvre de l’Accord portant création de la ZLECAf, parlez-nous dudit protocole.

Au terme des travaux, les délégués des 55 pays et autres  participants ont confirmé l’intérêt d’inclure les femmes et les jeunes par ce protocole dans le fonctionnement de la ZLECAf.

Le protocole vise la mise en œuvre des politiques et des programmes renforçant  les capacités des jeunes et des femmes à faire du commerce. Il vise leur inclusion et met l’accent sur six (06) piliers soutenant les secteurs où les jeunes et les femmes sont engagés. Il y a le leadership dans le commerce ; l’inclusion financière ; l’industrie créative ; les solutions numériques pour le commerce ; le commerce  transfrontalier informel ; l’industrialisation et la création des biens.

 

 

 


Avec les déléguées du Nigeria et du Zimbabwe – Crédit photo : Refac

Eliminer les discriminations à l’égard des jeunes et des femmes dans le commerce

Par ailleurs, le protocole vise à éliminer les discriminations à l’égard des jeunes et des femmes dans le commerce. Donc les commerçants pourront développer et élargir leur marché dans le continent. On observera ainsi le rôle crucial des femmes et des jeunes dans le libre-échange, avec des facilités de financement pour les Petites et Moyennes Entreprises et un mécanisme de compensation, pour aider à amortir l’impact fiscal d’une perte des revenus tarifaires.

A LIRE ÉGALEMENT

Le Secrétaire Général de la ZLECAf a fait observer que les PME dirigées par les femmes représentent près de 60 % du PIB pour l’Afrique avec près 450 millions d’emplois. Les jeunes africains sont à la pointe des avancées technologiques. Ils développent des logiciels de qualité dans le domaine du commerce électronique. Je réitère que ce serait une erreur catastrophique, si on exclut les jeunes et les femmes dans la mise en œuvre de la ZLECAf.

 

Entretien réalisé par Marcien EssimiAfrique54.net

 


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