L’Afrique du Sud et la Guinée Équatoriale  relancent leurs relations bilatérales au point mort depuis des années

► L’Afrique du Sud de Cyrille Ramaphrosa  et la Guinée Équatoriale de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ont convenu de relancer des relations bilatérales au point mort depuis des années.

 

 

Afrique54.net | Malabo –  “Nos équipes doivent se mettre au travail dès maintenant afin que les chefs d’État puissent signer l’accord final de mise en œuvre de ces pactes au premier semestre de l’année prochaine à Pretoria”, ont déclaré le ministre équato-guinéen des Affaires Étrangères, Simeon Oyono Esono Angue, et Candith Mashego Dlamini, vice-ministre des relations internationales et de la coopération de ce pays d’Afrique du Sud.

Réchauffer le partenariat

Plusieurs accords ont été signés entre les deux pays, mais à ce jour, ils n’ont pas été exécutés. Les relations bilatérales entre la Guinée équatoriale et l’Afrique du sud, initiées par le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo avec le président Thabo Mbeki, en passant par Jacob Zuma et actuellement avec le président Ramaphosa, n’ont jamais porté les fruits escomptés. C’est cette préoccupation qui a motivé l’État sud-africain à envoyer une délégation en Guinée équatoriale du 18 au 21 octobre dernier.

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Dirigée par son vice-ministre des affaires étrangères et de la coopération, le Dr Candith Mashego Dlamini,  le but de cette délégation était d’aborder avec les différents départements ministériels du pays les questions spécifiques de chaque secteur identifié dans l’accord-cadre de coopération signé à Pretoria (Afrique du Sud) le 1er décembre 2003 et ratifié dans le pays le 26 octobre 2009.

Accords inexploités

Les autres accords signés dans le cadre de cette relation bilatérale, qui stagnait depuis plusieurs années, sont l’accord sur la promotion et la protection réciproque des investissements, signé en Afrique du Sud le 17 février 2004 ; l’accord sur la défense signé la même année ; le protocole d’accord sur les consultations diplomatiques scellé à Malabo en 2002 et le règlement de la commission mixte permanente également signé en Guinée équatoriale le 2 avril 2019 ; tous restent inexploités à ce jour.

Examen profond

Les deux interlocuteurs, à travers une audience, ont entamé une analyse complète de ces relations, en examinant les cinq accords déjà signés entre les deux pays, avec la conviction mutuelle qu’il est maintenant temps de les mettre en œuvre pour le bénéfice et le développement des deux peuples. Pour Oyono Esono Angue, la Guinée équatoriale souhaite qu’elles soient mises en œuvre le plus rapidement possible, afin de bénéficier du soutien et de l’expérience de l’Afrique du Sud, qu’il décrit comme un modèle à suivre pour de nombreux pays du continent.

Au-delà des intensions

Comme il est courant dans la diplomatie africaine, tout reste dans les bonnes intentions et dans les macro-accords qui sont signés, mais pas plus de 30% d’entre eux sont mis en pratique ; un problème qui est plus qu’évident dans les grandes organisations continentales comme l’Union Africaine elle-même, dans la CEMAC au niveau sous-régional, entre autres. Il ne pouvait en être autrement des relations entre la Guinée et l’Afrique du Sud.

 

 

Pour le ministre des affaires étrangères de la Guinée équatoriale, le rôle de Pretoria dans la prévention des conflits sur le continent africain, soulignant ses interventions réussies au Mozambique, en Eswatini, en Érythrée, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, entre autres, est louable, même s’il rappelle que ce rôle devrait être piloté par l’Union Africaine à travers l’APSA (Accord pour la garantie de la sécurité et de la paix en Afrique), qu’il qualifie de fiasco aujourd’hui, avec la résurgence de groupes insurgés dans plusieurs régions africaines, ainsi que les coups d’État constants dans de nombreux pays africains et le mercenariat dont la Guinée équatoriale a été victime à trois reprises, a rappelé le diplomate équatoguinéen.

Pour une meilleure considération de l’Afrique

Un autre aspect abordé par les deux chefs de la diplomatie à Malabo et à Pretoria est le manque de considération dont jouit le continent africain au sein des Nations Unies, en tant que garant des libertés, des droits et de l’ordre mondial.

Aucun pays africain n’a le droit de vote et de veto au sein du Conseil de sécurité de cet organe, ce qui empêche de valoriser leurs opinions afin d’éviter des problèmes tels que l’ingérence des pays occidentaux sur le continent. Dans ce sens, ils ont souligné que le processus de réforme initié au sein des Nations Unies devrait être accéléré afin d’adapter cette organisation à l’époque et aux défis actuels, même si d’un autre côté, ils ont fait remarquer que malheureusement, beaucoup de grandes puissances font aujourd’hui obstacle à ce processus.

 

 

A l’unisson

La diplomatie africaine, sans voix unanime dans les institutions internationales extérieures au continent noir, marque également un handicap pour visualiser son pouvoir et adopter son rôle, là où, en raison d’intérêts unilatéraux, les opinions deviennent disparates, a déploré l’Équatoguinéen, qui, avec Dlamini, a montré sa prédisposition pour que les deux gouvernements collaborent étroitement dans les organisations dont ils font partie.

 

 © Afrique54.net |  Damaso Alonso Esono , depuis Malabo

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