Alternance au pouvoir au Cameroun : En dehors de l’hypothèse Franck Biya, la mouvance « Tournons la Page » dévoile les 4 autres scénarios possibles

►Ayant choisi la Journée internationale de la Démocratie pour faire l’aggiornamento de la situation démocratique au Cameroun et de parler de la prochaine élection Présidentielle qui est un tournant décisif pour la jeunesse camerounaise, le mouvement « Tournons La page » donne des précisions utiles pour faire un choix républicain, le moment venu.

 

Jean Marc Bikoko , Coordonnateur de la mouvance « Tournons La Page »

 

Afrique54.net  │  Yaoundé – Le 15 Septembre est une date historique dans le monde, car célébrant la journée internationale de la démocratie. Dans son adresse au monde, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations  Unies (ONU) Antonio Guterres précisait qu’à la date de célébration de l’an 2022, « partout dans le monde, la démocratie recule ». Ainsi, l’on note des violations de constitutions dans plusieurs pays, causant « la réduction de la sphère publique », selon le Sg de l’ONU. Un signal fort car « la polarisation sape les institutions démocratiques » et l’arbitraire s’installe pour asseoir la dictature et le népotisme. Qu’en est-il du Cameroun ?

Se basant sur la recommandation du Sg de l’ONU qui estime que « L’heure est venue de défendre les principes démocratiques que sont l’égalité, l’inclusion et la solidarité », le Mouvement « Tournons La Page » pool du Cameroun avec comme Coordonnateur Jean Marc Bikoko pense que la situation actuelle présente des guerres de succession visibles.

Réunis dans les locaux de la Centrale syndicale CSP à Yaoundé au quartier Mvog-Ada, le 15 Septembre 2022, autour de leur Coordonnateur Jean Marc Bikoko, les membres de la mouvance « Tournons La Page » pensent que l’âge du Chef de l’État Paul BIYA qui a officiellement 92 ans et pourrait à tout instant tirer sa révérence, la cacophonie au sein de l’appareil gouvernemental en constatant une guerre fratricide entre le Secrétaire général de la présidence de la République et le Premier Ministre, la libération de certains prisonniers politiques alors que d’autres présentent les mêmes similitudes mais sont maintenus en prison et la lutte des réseaux sont des indices visibles d’une succession mouvementée qui se prépare.

Selon le Président de la Centrale syndicale du secteur public (CSP) « l’après-Biya est dans tous les esprits même si personne n’ose afficher ses ambitions au risque d’en payer le prix comme ce fut, et c’est encore le cas de bon nombre de caciques du régime. ».

Analyse des scénarios

Pour mieux expliquer ce qui attend les Camerounais dans les prochaines années, le mouvement « Tournons La Page » a élaboré 5 schémas possibles que pourraient subir le Cameroun.

En premier, l’application de l’Article 4 de la Constitution camerounaise qui définit l’intérim en cas de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil Constitutionnel du Président Paul BIYA actuellement en place. Cet article stipule clairement que l’élection du nouveau Président doit impérativement avoir lieu 20 jours au moins et 40 jours au plus après l’ouverture de la vacance. L’intérim est exercé de plein droit pendant la période de vacance par le Président du Senat ou par un Vice selon la préséance.

En seconde option, l’organisation dans les règles de l’élection présidentielle en tenant lieu du fait que le Président Paul BIYA ne se représente plus pour sa propre succession.

Si pour l’instant, cette option serait l’idéal, le mouvement « Tournons La Page » pool du Cameroun pense que le peuple doit jouer son rôle dans l’esprit de la déclaration du Président des USA Abraham Lincoln. Il déclarait alors en son temps que « La démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ».

Pour Jean Marc Bikoko le moment venu. Le Peuple devrait se sentir véritablement supérieur, sinon égal au pouvoir en place grâce à son pouvoir de sanction ou de renouvellement de sa confiance à un régime. Selon les explications du Coordonnateur, les élections sont au-delà d’une simple procédure technique, un rite social qui traduit l’expression d’un choix populaire visant à établir la représentativité des gouvernants.

La troisième option présente la passation du pouvoir de gré à gré. Selon le Coordonnateur Jean Marc Bikoko, il y a une sobre rumeur qui circule sur une tentative de modification de la constitution qui devra à terme ajouter dans l’armature de la gouvernance un poste de Vice-président avec droit de succession. Cette rumeur qui présente depuis quelques jours le Fils du Chef de l’État actuel Franck Emmanuel Biya comme dépositaire de ce poste, s’appuie sur un mouvement qui a vu le jour et s’amplifie de plus en plus à savoir celui des « Franckistes ».

A contrario de ce scénario, l’on voit depuis quelques années une prise de pouvoir de plus en plus grande du Secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh qui gouverne et positionne ses pions au travers d’une délégation de signature. On lui impute la fabrication d’un vaste réseau d’influence qui pourrait jouer en sa faveur au cas où le Chef de l’Etat choisirait son dauphin.

L’option quatre parle d’un coup d’État civil ou militaire. La mouvance « Tournons La Page » pool Cameroun estime qu’il est aussi possible au regard de l’incapacité du Chef de l’État a dirigé et si les institutions ne veulent pas jouer leur rôle, qu’une option de coup d’État ne soit pas écartée. Avec une forte motivation de la rue devant la précarité et les mauvaises conditions de vie, l’inertie et tous autres maux participant à plomber la bonne gouvernance, l’option de coup d’Etat civil ou militaire n’est pas à écarter. Reste donc à définir ceux qui auront la prétention de s’y aventurer.

 

Franck Emmanuel Biya, fils du Chef de l’État actuel connu au sein du sérail comme un des Conseillers spéciaux du président de la République, accompagnée de Samuel Mvondo Ayolo, Ministre Directeur du Cabinet civil

 

La dernière option élaborée par le mouvement « Tournons La Page » Cameroun fait état de l’alternativité régionale. Cette théorie développée par le Pr Joseph Owona, membre du Conseil constitutionnel est consigné dans un livre paru chez L’Harmattan avec pour titre « Systèmes politiques précoloniaux au Cameroun ». Pour l’Enseignant de droit, une rotation de pouvoir suprême entre toutes les régions du pays pourrait entretenir la paix. Car, chaque région attendra sagement son tour pour grimper sur le strapontin suprême.

Ainsi, se présentent les options d’alternance au sommet de l’État du Cameroun, d’après le mouvement « Tournons La Page » Cameroun.

Il est à noter que ce mouvement qui existe depuis 7 ans au Cameroun, est installé dans 11 pays d’Afrique et travaille dans chacun d’eux pour la promotion de la démocratie et la dévolution du pouvoir au peuple.

Objectif principal de la coalition « Tournons La Page » Cameroun

Avec comme slogan « En Afrique comme ailleurs, pas de démocratie sans alternance », la coalition « Tournons La Page » Cameroun milite pour un changement dans la paix dans le respect des règles et en acceptant la volonté et le choix de la population. Pour que cela soit possible, dans le cas où des évènements obligent un changement des systèmes par la rue ou l’armée, des propositions d’apaisement et de réorganisation démocratiques ont été données lors de cette importante rencontre au siège de la CSP à Yaoundé. Il s’agit de :

–          La création d’un Comité national constitué des représentants du gouvernement, des partis politiques de l’opposition, des organisations de la société civile en vue de l’organisation des états généraux de la Nation (depuis les communes jusqu’au niveau national) pour la redéfinition des grandes orientations de la Nation et la révision de la constitution ;

–          La Réforme du système électoral à travers la refonte de textes juridiques pour l’organisation et le contrôle des élections (code électoral) ;

–          La mise en place d’un Gouvernement de transition de deux ans qui aura pour mission d’agréger les propositions issues des états généraux ;

–          Le lancement d’une Campagne de capacitation des citoyens pour leur permettre, dans le contexte actuel de décentralisation, d’exercer le pouvoir du peuple, de mettre en œuvre l’idéal démocratique d’égalité des droits sociaux et politiques et de garantir la liberté d’opinion et d’expression.

 

Une correspondance particulière  de Yannick Ebosse

 

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