Onu :  Le racisme et l’hypocrisie des puissances occidentales

►La discrimination raciale prétendument condamnée dans le monde entier, est paradoxalement soutenue par certains États membres du Conseil de Sécurité de l’ONU.

 

Photo prise le 10 mars 2020 montrant l’entrée du siège de l’ONU à New York, aux Etats-Unis. (Xinhua/Wang Jiangang)

 

 

Afrique54.net – C’est ce qui ressort du vote lors de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, d’un projet de résolution appelant à une action mondiale contre la discrimination raciale. La presque totalité des pays de l’Union européenne, qui prétendent combattre les exclusions et pontifient les principes d’égalité, de liberté et des droits de l’homme, sont tombés dans le jeu de la duplicité.

Affichant une surprenante inaptitude à déjouer les pronostics, la France, les USA, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, l’Australie, Israël, les Pays-Bas, déjà soupçonnés de fourberie face aux Africains notamment, exprimaient leur hostilité envers l’idée d’une éventuelle inclusion des races qualifiées d’inférieures dans le vaste champ de l’humanité.

Sur ce sujet, ils observe que des 193 participants à ce scrutin, ceux qui votaient contre la suppression de la pratique du racisme sont exclusivement européens, américains, juif, canadien et australien, qui taxent régulièrement les autres Etats de dictature et diverses pratiques déshumanisantes. On se serait attendu pour le moins, à ce qu’un peuple qui a souffert des affres de la stigmatisation, le peuple juif notoirement israélien, fusse le pionnier de la lutte contre le racisme.Que non.

Les organisations « non » gouvernementales rattrapées

Mais paradoxalement, ce sontles États régulièrement qualifiés de tortionnaires tels que la Chine et la Russie, qui figurent parmi ceux en faveur d’une éradication de la discrimination raciale, confondant du coup les organisations « non » gouvernementales occidentales,  Human Wrights Watch, Amnesty International, ces « protecteurs » des droits de l’homme en Afrique, en Asie et en Europe de l’est, en somme, partout à travers le monde, sauf en Europe occidentale, en Australie, au Canada et aux États-Unis d’Amérique, où se pratiquent encore les exécutions des personnes condamnées à mort, dont les noirs sont majoritaires. Ces organisations « non » gouvernementales sont dès lors rattrapées par l’hostilité ostensiblement affichée par leurs États, au respect de la dignité humaine et à l’équité pour tous. Bien plus, leur indifférence sur la question ne semble émouvoir personne au contraire, par cette attitude, elles approuvent une pratique qui a généré  de multiples massacres, des crimes contre l’humanité aussi bien que des génocides.

Le socle des dogmes suprématistes

Le racisme qui est une doctrine fondée sur la hiérarchisation des groupes humains, classe certaines races au-dessus des autres, fortifie la foi en la croyance qui fait de certains groupes des entités supérieures.

Il fonde dès lors le principe de la domination et des guerres raciales et se trouve à ce stade, à la genèse des milices telles que le Ku KluxKlan, une organisation secrète terroriste suprématiste blanche, fondée aux États-Unis d’Amérique en 1965, étroitement talonné par le néonazisme et l’antisémitisme, pour ne citer que celles qui se sont le plus illustrées en matière d’agressions anti raciales sauvages et meurtrières.

 

Ces associations du crime contre l’humanité ont connu de multiples mutations sous des formes expurgées et à visage humain, sans pour autant rien perdre de leur virulence ni de leur férocité.

Le racisme qui magnifie la stigmatisation des groupes humains s’est présenté sous la forme d’un dangereux fléau par ses pratiques.La guerre de sécession aux États-Unis d’Amérique et les crimes qu’il a générés depuis l’antiquité en sont de parfaites illustrations. L’exploitation de l’Afrique, la propagation des holocaustes à l’exemple du génocide rwandais en sont également tributaires.

À ce jour, enseveli sous le poids dévastateur des bombes et missiles hypersoniques de l’armée russe, l’Ukraine s’est toujours opposée aux côtés des États-Unis d’Amérique, à un vote contre le néonazisme, demandé par la Fédération de Russie lors des Assemblées générales des Nations-Unies. Elle en paye malheureusement la douloureuse addition.

Le vecteur de l’expansion économique

On pourrait aussi bien évoquer une économie du racisme pour de nombreux pays développés. Car tout comme la guerre,il est un puissant vecteur d’expansion économique par l’indifférence des peuples qui en excipent pour fermer les yeux sur les ravages des ressources des États Africains qu’il couvre et par conséquent, un facteur de légitimation de la prédation dansces pays pauvres. Il confère la bonne conscience aux peuples des pays dits puissants, en les plaçant dans la posture de donneurs des leçons auxquelles leurs leaders ne croient pas un traître mot. C’est à ce stade que s’intensifie l’hypocrisie employée dans le but unique d’endormir les peuples dominés. Des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité  de l’Organisation des Nations Unies, trois, à savoir la France, les États-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni, opposent leur veto à l’élimination de la ségrégation raciale.

Le racisme institutionnel

C’est fort de ces travers et avec l’évolution des mœurs,  que des oppositions à son encontre sont nées. Le racisme a jusqu’ici mis en confrontation de nombreuses races et provoqué plusieurs millions de morts à travers la planète, celui-ci ayant été institutionnalisé par certains Etats. C’est le cas de la République sud africaine sous apartheid,  de la majorité des pays européens, nord américains et australiens, où la ségrégation raciale a finit par trouver un fondement juridique et religieux à la suite du code noir, dont la création par Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, roi de France, lui est quelque peu réfutée. Par ce document qui consacre le principe d’exclusion de la race noire notamment du champ de l’humanité, les blancs poussaient le cynisme au point de réfuter les attributs humains aux noirs, les considérant comme des objets, des insectes et dans le meilleurs des cas, des meubles.

Lire aussi : France : Le Cran dénonce les actes racistes à l’Ecole Nationale d’Architecture de St Etienne

On peut par conséquent en conclure, qu’en l’absence d’une réelle volonté d’éliminer la discrimination raciale dans les mentalités, sa suppression dans les institutions n’est que de pure forme, dans la mesure où elle est approuvée en pratique. Pour cela, les assassins des Georg Floyd ont encore de beaux jours devant eux, donnant raison à l’ex-président américain Barack Obama, qui affirme que : « Le racisme est incrusté dans l’ADN des États-Unis d’Amérique »

 

Un regard de Gabriel NOAH pour Afrique54.net

 

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