NEW YORK -/AMA-  Alors que les agences humanitaires devront être complètement à court de nourriture pour les réfugiés d’ici le mois d’octobre prochain, les Nations Unies et les autorités éthiopiennes ont lancé, mardi, un appel de fonds de 73 millions de dollars pour fournir des rations alimentaires à plus de 750.000 réfugiés en Éthiopie au cours des six prochains mois.

 

Le déficit de financement risque de laisser des familles vulnérables qui dépendent de l’aide alimentaire en danger de dénutrition, de carence en micronutriments, de susceptibilité aux maladies/infections et de risques accrus de protection, ont mis en garde le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Service des réfugiés et des rapatriés du gouvernement éthiopien.

« Nous sommes reconnaissants pour ce que les donateurs ont fourni jusqu’à présent, mais des fonds supplémentaires sont nécessaires et rapidement », a déclaré Margaret Atieno, Représentante adjointe du HCR en Éthiopie.

 

 

Les coupes budgétaires persistantes et la récente déduction de 50 % de l’aide alimentaire et en espèces aux réfugiés par rapport à la norme minimale recommandée affectent sérieusement la vie des réfugiés. Cela les expose à « la faim chronique, à l’anémie, à l’exploitation sexuelle et à la mort ».

Plus de 85 % des réfugiés dépendent entièrement des rations alimentaires du PAM

D’autant que plus de « 85 % des réfugiés en Éthiopie dépendent entièrement des rations alimentaires mensuelles du PAM ». « L’absence continue de rations complètes pour les réfugiés, associée à l’impact de la sécheresse la plus grave que le pays ait connue depuis plus de 40 ans, risque d’avoir un impact sur la coexistence pacifique entre les réfugiés et leurs communautés d’accueil », a ajouté Mme Atieno.

En attendant, le manque de financement a conduit à des coupes considérables. Le PAM a déjà été contraint de réduire les rations pour 750.000 réfugiés enregistrés vivant dans 22 camps et cinq sites dans des communautés d’accueil dans les régions éthiopiennes d’Afar, d’Amhara, de Benishangul-Gumuz, de Gambella, de Somali et de Tigré.

L’agence onusienne rappelle que les rations alimentaires destinées aux réfugiés en Éthiopie ont été réduites pour la première fois de 16 % en novembre 2015, de 40 % en novembre 2021 et de 50 % en juin 2022.

L’insécurité alimentaire parmi les réfugiés a augmenté à la suite de ces réductions. Elle s’est encore aggravée par les limitations mondiales actuelles de la « disponibilité alimentaire, les chocs économiques, la hausse des coûts de la nourriture et de l’énergie, sans oublier les retombées de la pandémie de Covid-19, les conflits et l’insécurité ».

Baisse du nombre de repas ou limitation de la portion des repas servis

Pour comprendre l’impact des coupures de rationnement sur la sécurité alimentaire et la situation socio-économique des réfugiés, l’ONU et l’Ethiopie ont mené en avril dernier une évaluation basée sur 1.215 ménages de camps situés dans les régions d’Afar, Beneshangul-Gumuz, Gambella et Somali. Les résultats montrent que davantage de ménages ont continué à adopter des stratégies d’adaptation « négatives » en réduisant le nombre de repas pris dans une journée, en consommant des aliments moins chers, ou en limitant la portion des repas servis.

Davantage de ménages ont déclaré s’être livrés à des activités dévalorisantes, notamment en engageant les enfants dans des activités génératrices de revenus, la collecte et la vente de bois de chauffage. Dans le même temps, plusieurs autres ont emprunté de l’argent, en comptant sur des amis/parents pour se nourrir.

Cela oblige les réfugiés à dépendre des ressources de la communauté d’accueil et de l’environnement dans lequel ils vivent. « Ce qui augmente également la probabilité de conflits liés aux ressources entre les réfugiés et les communautés d’accueil », a alerté Tesfahun Gobezay, Directeur du Service des réfugiés et des rapatriés du gouvernement éthiopien.

Plus d’un millions de réfugiés dont 750.000 dépendent de l’aide de l’ONU

Des ressources supplémentaires doivent être mobilisées de toute urgence pour répondre aux besoins alimentaires et non alimentaires immédiats des réfugiés afin d’éviter de nouvelles souffrances. À titre de mesure à court terme, le PAM et ses partenaires continuent de donner la priorité aux besoins des enfants âgés de 6 à 23 mois et des femmes enceintes et allaitantes dans le cadre du programme de prévention de la dénutrition.

Malgré ces efforts des agences onusiennes, trois quarts de million de réfugiés n’auront plus rien à manger dans quelques semaines. «  Nous sommes profondément préoccupés par le fait que si les coupes budgétaires se poursuivent, les réfugiés pourraient envisager de retourner sur leur lieu d’origine alors que ce n’est pas sûr », a affirmé Claude Jibidar, représentant du PAM en Éthiopie.

A noter que l’Éthiopie accueille plus d’un million de réfugiés et de demandeurs d’asile. La plupart d’entre eux sont originaires du Soudan du Sud, de Somalie, d’Érythrée et du Soudan. Parmi eux, environ 750.000 dépendent entièrement de l’aide alimentaire humanitaire.

Distribué par  African Media Agency (AMA) pour Onu Info

 

Facebook Comments Box

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here