L’OIF justifie son silence sur la guerre en Ukraine

►Alors que des organisations internationales comme les Nations Unies, l’OMS, la Cour pénale internationale et même le Commonwealth ont réagi, la Francophonie est l’un des organismes resté silencieux face à l’offensive russe. C’est dans une tribune publiée chez Jeune Afrique ce 04 mars, que sa Secrétaire générale, la rwandaise Louise Mushikiwabo a choisi s’exprimer.

 

 

 

Afrique54, Yaoundé – Après le vote des 193 pays membres de l’ONU le 02 mars dernier et d’ailleurs qualifié d’ “historique” par le premier ministre britannique, Boris Johnson, les résultats suivants ont été enregistrés : 141 votes en faveur du « retrait immédiatement, complétement et sans conditions toutes ses forces militaires » en Ukraine, 05 contre et 35 abstentions. La condamnation de cet envahissent par de nombreuses organisations ne s’est pas fait attendre. L’incompréhension planait déjà sur la non-prise de position de l’OIF autour de certains pays membres.

« Si je devais donner mon point de vue personnel, il serait bien entendu conforme à la position prise par plusieurs pays de notre espace, dont mon pays, le Rwanda », tempère  Mushikiwabo

Le lien entre la guerre en Ukraine et le génocide rwandais

On se souvient encore de ce conflit interethnique en 1994 et les millions* de morts inhérents. La réaction qualifiée de « silencieuse » de l’OIF avait bien lieu d’être évoquée, surtout quand on sait que cet organisme est basée sur les valeurs de paix et de démocratie. Or, pour la rwandaise Louise Mushikiwabo, on ne peut qu’être « sensible au sort des millions d’Ukrainiens qui se retrouvent brutalement en situation d’insécurité », pour la citer. Ceci, c’est sans oublier que la Francophonie s’était déjà abstenue de prendre position face à certains conflits qu’à connu l’humanité. La secrétaire générale en veut pour exemple l’Arménie en 2020 – membre a part entière- qui fut menacée jusque dans sa survie en 2020.

La position de l’oif est à attendre

La secrétaire générale renvoie celle-ci sur la table des discussions des prochaines réunions des États membres de cette organisation, car pour elle, c’est la « cohérence institutionnelle » qui est primordiale plutôt qu’une prise de position personnelle.

Il faut rappeler que l’Ukraine est l’un des pays observateurs sur les 27 que compte l’OIF dans cette catégorie. Ce statut lui confère une attention particulière de l’OIF à travers cette coopération multilatérale.

Pour Jean-Louis Roy, ex-secrétaire général et Roger Dehaybe, ex-administrateur, le « silence de l’OIF » illustre « les limites de la solidarité francophone ».

La décision de l’OIF à propos de la guerre en Ukraine sera probablement connue à l’issue d’une réunion de cette organisation prévue à Paris, lundi prochain.

Quant à Louise Mushikiwabo, elle termine cette tribune en appelant à une « solidarité internationale ».

 

©Une correspondance particulière de Dilan KENNE

*Selon un bilan officiel publié par le ministre rwandais de l’administration du territoire.

 


A LIRE AUSSI

 

Facebook Comments Box