Le régime Ouattara et le parti de Laurent Gbagbo appellent la fin des « querelles entre Ivoiriens et Camerounais », Yaoundé réagit

 

Face à la montée des escalades verbales  entre Ivoiriens et Camerounais, aboutissant parfois à des actes de xénophobie entre certains membres des différentes communautés  depuis le début de la compétition continentale, l’administration d’Alassane Ouattara  et  le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, par la voix de Christian Vabé,   ont pris le taureau par les cornes contre ce fléau.

Le  « Révérend Général Camille Makosso »  présente ses excuses au Peuple Camerounais et appelle à l’apaisement pendant que les Ivoiriens attendent eux aussi les excuses camerounaises.

Au même moment, à côté du silence de la classe politique camerounaise où aucune formation politique n’a effectué une sortie officielle,  le porte-parole du gouvernement camerounais René SADI, a appelé « à la retenue »  et au « fair-play. »

 

 

Afrique54.net –  Dans une déclaration du 27 janvier 2022, s’adressant aux Ivoiriens et Camerounais du monde entier, Christian Vabé, leader politique et  cadre du PPA,  souligne qu’il est encore temps pour « Que cessent les querelles entre Ivoiriens et Camerounais ».

« Ivoiriennes et Ivoiriens,  Mes chers compatriotes, Distingué peuple frère du Cameroun, Que cessent sans délai les injures entre les supporters ivoiriens et camerounais constatés sur les réseaux sociaux car, le Cameroun est l’ami de la Côte d’Ivoire.  Que cessent dès cet instant les querelles entre supporters ivoiriens et camerounais car ce qui unit les peuples ivoiriens et camerounais est plus important que la CAN 2021 par laquelle, on tente de nous diviser», lance Christian Vabé dans cette importante déclaration à la Nation concernant la Can 2021 au Cameroun parvenue à la rédaction du média africain en ligne Afrique54.net.

« Les ennemis du football africain sont connus, ce ne sont ni les Ivoiriens, ni les camerounais, mais ceux qui ont tenté par tous les moyens d’empêcher la tenue de la CAN 2021 au Cameroun », rappelle-t-il avant de poursuivre : « Ivoiriennes et Ivoiriens, Peuple frère du Cameroun. Ne nous trompons donc pas d’adversaire  et de combat. Continuons à cultiver l’amour entre nos deux peuples comme nous l’avons toujours fait. »

Face à l’élimination des Éléphants, Christian Vabé  reconnaît que ses compatriotes n’ont pas démérité « Nous sommes par ailleurs fiers des Eléphants qui ont mouillé le maillot et qui sont tombés les armes à la main face à l’Egypte  aux tirs au but à cette CAN 2021. Eléphants de Côte d’Ivoire, la prochaine fois sera la bonne. Vive l’amour et la fraternité entre les peuples ivoiriens et camerounais. Que DIEU bénisse et protège nos deux peuples. Et que le meilleur gagne  cette coupe d’Afrique des Nations au Cameroun»,  a conclu ce cadre du parti de Laurent Gbagbo.

La classe politique camerounaise silencieuse, appel à la retenue

Jusqu’ici au Cameroun, aucun parti politique n’a encore fait une sortie officielle. Même le Front des Démocrates Camerounais (FDC) de Denis Emilien Atangana pourtant très attendu sur la question, reste encore muet.  Néanmoins, en se prononçant sur les  « allégations mensongères relatives aux prétendues manœuvres de tricherie orchestrées par le Cameroun dans le cadre de l’organisation » de la Can 2021, le gouvernement camerounais, par la voix de son porte-parole  a survolé implicitement cette  question hier 28 janvier à Yaoundé.

« Le Gouvernement de la République en appelle à la retenue et à l’objectivité des amoureux du football, et singulièrement, des frères africains des pays en compétition, afin que prévalent le fair-play, la fraternité et l’amitié, gages du bon déroulement et du succès total de cette grande fête sportive continentale.»

– Emmanuel René SADI Ministre camerounais de la Communication –

« Des comédiens provocateurs », mise en garde police ivoirienne saluée.

Cette sortie camerounaise a été précédée par un rappel à l’ordre de l’administration d’Alassane Ouattara notamment, la Direction Générale de la Police Nationale  de Côte-d’Ivoire qui a fait une mise en garde  le 27 janvier  aux Ivoiriens et aux Camerounais qui ont essuyé le vandalisme de certaines de leurs commerces au pays de Didier Drogba après la récente défaite de la Côte-d’Ivoire face à l’Egypte.

« La Police Nationale rappelle que les appels à la haine sont sanctionnés par notre code pénal. Aucune communauté ne doit ni être stigmatisée, ni être tenue responsable de la défaite des Éléphants », a averti la Direction Générale de la Police Nationale  de la Côte-d’Ivoire sur sa page Facebook officielle.

« La Police Nationale réitère son soutien aux Éléphants pour la CAN. La grandeur dans la défaite est le signe du fair-play des Ivoiriens »

Ce post de la DGPN  est diversement accueilli par les internautes ivoiriens visiblement aveugles face aux  multiples « sorties provocatrices » de certains comédiens et  humoristes ivoiriens ayant précédé les matches Cameroun Vs Comores et  Egypte vs Côte-d’Ivoire.  « Emma Lohoues » ,  « Coco Émilia », « Nathalie Koah » et le  « Révérend Général Camille Makosso » sont entre autres des figures ivoiriennes et camerounaises parfois pointées dans ces querelles.

« Vous êtes sérieux là ? Pendant que notre Hymne et nos Joueurs sont hués dans un pays étranger sans aucune réaction de nos dirigeants… Imaginez un peu ce que les joueurs et les supporters ont pu ressentir là-bas… Nous pensons que les camerounais sont allés loin en agissant ainsi », commente l’internaute ivoirien Paul Babri.

 

Exigence des excuses camerounaises à la Côte d’Ivoire

À côté d’Aly Badra Bocoum qui trouve  « très salutaire » cette mise en garde de la police ivoirienne, Koné Sirabana Mamadou pense qu’ « en principe, l’Ambassadeur du Cameroun en Côte-d’Ivoire devait présenter des excuses au nom de sa Communauté à notre Ministre des Affaires étrangères. » « Sinon, nous tous nous savons que ce n’est pas le Cameroun qui est responsable de notre défaite », relativise-t-il par la suite avant s’indigner : «  Mais, est-ce que les affaires de ballon doivent-il les pousser à huer notre hymne et nos supporters ? ».

« Les Camerounais ont hué notre drapeau national, notre hymne nationale… Et aucun membre du gouvernement (camerounais ou ivoiriens)  n’a pu faire de communiqué pour condamner cela », déplore Santoni Fredy Bessekon. Ces dérives mettant en mal les emblèmes ivoiriens ont été condamnées par le Révérend Camille Makosso  qui demande pardon humblement aux Cameroun.

« Je refuse d’être un instrument de destruction »

« Je tiens ici à réitérer mes excuses au grand peuple camerounais. Oui ! … Nous avons vu plusieurs influenceurs africains et camerounais faire des vidéos pour appeler à l’apaisement.  Ces injures qui fusent de toute part, ces agressivités qui vont jusqu’à toucher à l’intégrité et  à l’honorabilité des chefs  d’Etat ne sont pas dignes », a déclaré cet influenceur ivoirien. Ce dernier déplore que «  Les réseaux sociaux qui doivent être un instrument de rapprochement, sont en train de devenir un instrument de destruction.» « Je refuse d’être un instrument de destruction. Je viens demander humblement pardon », a-t-il laissé entendre.

 

Appel à l’apaisement

Au cours de cette sa vidéo, le Révérend Camille Makosso n’est pas resté sans lancer un appel à l’endroit des Africains sur le combat commun qui les interpelle.    « Je viens aussi appeler les influenceurs ivoiriens, camerounais et africains à l’apaisement. Nous n’allons pas prendre le soin de laisser un sport inventé par les colons venir encore nous diviser. Jamais ! Nous avons un combat commun : permettre à l’Afrique de se lever et d’avoir sa véritable indépendance. Ce combat, c’est ensemble que nous pouvons le mener. »

Prévenir

Après ces excuses du Révérend Camille Makosso acceptées par les internautes camerounais qui ont salué « son humilité », il faut rappeler qu’en janvier 2016, la Fifa avait condamné la Fédération hongkongaise à 10.000 dollars en raison du comportement des supporters hongkongais pendant l’hymne. La Confédération Africaine de Football (CAF) devrait durcir son arsenal réglementaire en la matière pour prévenir et sanctionner tout dérapage sans état d’âme.

 

By Afrique54.net ► Marcien Essimi

 

 

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