Troisième mandat risqué en Côte d’Ivoire : « Le pays va brûler » selon Guillaume Soro

Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui avait renoncé à se présenter, a finalement annoncé sa candidature, estimant être le seul qui puisse assurer la stabilité du pays.

 

 

 

 

Des voix se multiplient, s’élevant en guise de protestations au président ivoirien depuis l’annonce, jeudi 6 août 2020, de la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat. L’on se souvient que le 5 mars dernier déjà, le président, âgé de 78 ans, avait annoncé qu’il ne se représenterait pas, afin de « transférer le pouvoir à une nouvelle génération ».

 

Emmanuel Macron avait alors « salué cette décision historique d’un homme de parole et d’un homme d’État ». Une annonce quoi qu’on dise, qui pose à bien des égards une série d’interrogations, notamment sur les plans constitutionnel et factuel.

 

 

 

A bien y regarder de près, cette candidature semble entrée en contradiction avec la nouvelle Constitution ivoirienne adoptée en 2016 et qui limite le nombre de mandats à deux. Pour l’analyste politique ivoirien, Franck Hermann Ekra, « cette décision n’est pas une surprise et elle va à l’encontre des institutions et de la volonté du peuple ».

De l’autre côté, notamment dans les rangs du parti au pouvoir, l’on semble avoir remis tous les compteurs à zéro avec l’entrée en vigueur de cette nouvelle Constitution. Donnant ainsi la possibilité à Alassane Ouattara de pouvoir se représenter.

 

 

 

 

« Maintenant que M. Macron s’est invité dans le débat politique ivoirien en félicitant M. Ouattara et en distribuant des bonnes notes, j’attends les sanctions, un carton rouge. Il existe une grande communauté française en Côte d’Ivoire, or aujourd’hui nous sommes à quelques mois d’une élection qui sonne les prémices d’une crise pré-électorale; il prend des risques. Le pays va brûler », répond Guillaume Soro, dans une interview accordée au « Journal Du Dimanche » français.

L’ex-président de l’Assemblée nationale, ex-chef rebelle et candidat déclaré à l’élection présidentielle d’octobre 2020, âgé de 48 ans, semble jusqu’ici incertain du fait de la condamnation à 20 ans de prison et à la privation de ses droits civiques pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux ».

Un jugement prononcé par le tribunal correctionnel d’Abidjan, qui du moins répondait là au désidérata d’Alassane Ouattara, l’homme-fort du moment à Abidjan en Côte d’Ivoire.
L’on a encore en mémoire, le spectre de l’élection de 2010 qui avait vu un affrontement armé de plusieurs mois entre les partisans d’Alassane Ouattara et ceux de Laurent Gbagbo.

Certes, le pays peut se targuer d’une croissance économique soutenue, aidée par les institutions financières internationales, mais, les protagonistes de la crise de 2010 sont toujours là.

À 86 ans, l’ancien chef d’État ivoirien Henri Konan Bédié se présente pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Tout comme l’ancien premier ministre de Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan.

 

©  Afrique54.net ►Thierry Eba 


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