Trafic des stupéfiants : Ombrage à la justice dans le Mayo-Danay

La violence et le déferlement de fausses informations, devenus le nouveau mode opératoire dans l’intention manifeste de camoufler la vérité et jeter l’opprobre sur quelques agents de l’Etat, soucieux de l’intérêt général et de la bonne marche du service public.

C’est une véritable course au scoop auquel l’on assiste depuis un bon bout au Cameroun dans les réseaux sociaux. Chacun met du sien pour exister, s’exprimer, et apparaitre comme un érudit au milieu de ces milliers de savants que compte l’univers du virtuel. Au point ou très souvent le commun des vivants se trouve contraint de faire recours à deux types d’informations. L’information tirée des réseaux sociaux, où l’on retrouve des fakes et celle tirée des faits. C’est le cas du mouvement d’humeur des commerçants de la ville de Yagoua, contre le procureur de la République près du tribunal de première instance de cette localité de l’Extrême-nord du Cameroun, qui a fait le tour de la toile et de quelques médias classiques.

Une affaire donc, qui a emmené notre journal afrique-54.com à entreprendre une descente de ce coté, afin de recouper et s’en querir de la situation. En effet, les faits de cette affaire qui éclatent depuis peu au grand jour remontent au courant du premier semstre 2019. Avec la saisie dans l’arrondissement de Gobo d’un important stock de carburant issue de la contre bande, sur instruction du procureur de la République de Yagoua. Une enquête a été ouverte et des poursuites engagées. Contre toute attente, de ce qui ressort de nombreux témoignages d’éléments de gendarmerie qui ont bien voulu garder l’anonymat, le commandant de Brigade de gendarmerie a empêcher au parquet de disposer des scellées constitués de plus de 1000 bidons de carburants de 25 litres chacun. Sous prétexte qu’il agit sous les ordres direct du commandant de légion de l’Extrême-nord et de son commandant de compagnie.

La situation était devenue tendue entre les commerçants, la gendarmerie et le procureur lorsque le lundi 14 octobre 2019, un certain Esico est venu alerter le procureur Paul Bessong, de ce que le nommé Hamadou Ganga devait entreprendre un voyage pour Maroua. Le magistrat a informé les gendarmes et policiers de check point de la sortie de la ville. Il lui a été interdit de sortir de Yagoua avant la fin de la procédure pendante devant la justice. Du coté des commerçants, un collectif de plaignants a saisi le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux à Yaoundé, pour dénoncer des actes d’escroquerie et d’abus d’autorité du Procureur de la République.

Si aucune autorité n’a voulu se prononcer sur cette affaire qui a subi plusieurs déformations, il apparait tout de même très curieux, l’attitude complaisante voir partisane des forces de gendarmerie. Jetant ainsi à la vindicte populaire un magistrat, qui risque désormais sa vie, dans une zone ou l’accalmie n’est pas totalement retrouvé. Et le mouvement d’humeur, contre ce dernier, semble porté par une main noire acquise au commerce illicite, au trafic de stupéfiants et à l’insécurité qui ont court dans cette localité, qui présente de manière visible, les séquelles d’une lutte acharnée, contre la secte terroriste boko haram. Il apparait donc inéluctablement que par cette saisie, le procureur de la République de Yagoua a fait irruption sans le vouloir, dans un vaste réseau de trafiquants de carburant frelaté. Un réseau bien organisé qui régnait en maitre absolu depuis des lustres, dans une zone où les forces de maintient de l’ordre sont censés redoubler de vigilance. Une affaire sur laquelle une enquête devrait apporter de la lumière afin de dégager les différentes responsabilités des commanditaires encore tapis dans l’ombre, et qui seraient derrière toute cette manœuvre.

 

Par Thierry Eba / Afrique-54.com / Afrique

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